Cyrille Jullien, professeur d’histoire, présentait jeudi une conférence de l’Université Pour Tous de Monistrol sur Jules Ferry (1832 – 1893). C’était la première conférence de la saison 2023-24, qui a réuni quarante-cinq personnes autour de ce personnage complexe.
Très influencé par la révolution de 1789, il récuse la « terreur » de 1793. Il est d’abord avocat, puis journaliste (il fait campagne contre la « candidature officielle ». Il se lance en politique en 1869
Il est présent à Paris pendant la Commune, mais certains crieront : « Ferry l’affameur ».
S’il a réussi à faire passer et mettre en œuvre des réformes essentielles comme la liberté de la presse (loi de 1881), la liberté syndicale (1884), le caractère intangible de la République (1884), ce sont les lois relatives à la politique scolaire, à partir de 1881 qui restent dans les mémoires. C’est ce qui vaut à de nombreuses rue et écoles de porter le nom de Jules Ferry : gratuité, obligation scolaire, création des écoles maternelles, laïcité (interdiction des congrégations, suppression de l’instruction religieuse obligatoire).
Il participe à 17 gouvernements entre 1879 et 1893.
Il adopte des positions modérées, s’oppose à Clemenceau à gauche comme à Mac-Mahon à droite, comme à Gambetta.
Il sera critiqué pour ses positions sur la politique coloniale et le « devoir civilisateur » qu’il attribue au colonisateur… ainsi que pour ses contacts avec l’Allemagne en 1895, qui lui vaudront le surnom de « Ferry l’Allemand ».
Quelles leçons tirer d’un tel personnage, qui veut rassurer « la France profonde », mais « profiter de la moindre occasion pour faire progresser la République ». ?
Jules Ferry veut « dominer les passions politiques » pour faire passer ses projets.
Prochaine conférence de l’UPT à Monistrol
Jeudi 9 novembre : "Décarboner l'agriculture : un enjeu global, des actions locales", par Eric Langlet, agriculteur et apiculteur biologique à Monistrol.