Jeudi soir, le départ récent de trois kinésithérapeutes de la maison de santé de Bas-en-Basset pour Retournac s'est invité à la table du conseil municipal.
Depuis la fin août, le cabinet de kinés situé à la maison de santé a fermé ses portes. Les trois professionnelles ont quitté Bas pour rejoindre la maison de santé de Retournac. A partir du 1er octobre, un nouveau kiné va s'installer à Bas. L'information a été donnée jeudi soir dans le cadre des décisions prises par le maire en lien avec ses délégations. La mairie a consenti un loyer progressif de 250 € pendant trois mois puis 500 € et jusqu'à 700 €.
Une remise de loyer accordée par la mairie
Les raisons du départ des anciennes kinés ont été évoquées, par des élus et par une kiné elle-même qui a pris la parole. La mairie avait accordé une remise de 50 % du loyer en 2022 alors que le cabinet tournait avec 2 kinés au lieu de 3. Le prix du loyer semble en partie pointé du doigt, en lien avec l'inflation et les charges.
Garder des kinés : à quel prix ?
"C'est un sujet grave qui n'a malheureusement pas été débattu au conseil municipal. On ne peut pas avoir qu'une approche comptable. Ce sujet touche toute la population. On ne change pas de kiné comme on change d'opérateur téléphonique", estime Rémi Defours, conseiller d'opposition. "Le budget de la maison de santé peut être déficitaire, ce n'est pas grave", pense Paul Bourgin-Barel, autre élu d'opposition qui reproche à la majorité de ne pas avoir fait suffisamment pour garder ces kinés à Bas. "Les tarifs ont été mis en place par ceux qui ont créé la maison de santé", rappelle Alain Saez, premier adjoint. Nicolas Barthélémy, de la majorité, estime aussi "qu'on ne peut pas garder à n'importe quel prix. Moi, je vois qu'un nouveau kiné arrive. Peut-être encouragera-t-il d'autres collègues à le rejoindre."
"Vous faîtes un pont d'or pour un kiné"
Emilie, l'une des kinés présente dans le public, a fini par prendre la parole, les larmes aux yeux. "J'ai signé pour un loyer de 900 €, on a fini à 1300 € avec 21 % de charges locatives. On s'est battu pour nos patients de Bas. On avait réussi à trouver un 4e kiné pour 2 jours par semaine, mais ce n'était pas suffisant. Partir, c'est un sacerdoce après 18 ans d'exercice ici. Je n'ai pas l'énergie de me fâcher. Mais vous faîtes un pont d'or à un kiné pour 4 kinés qui partent..."