Après quatre années de travail, la révision du Plan Local d'Urbanisme de Monistrol-sur-Loire a été adoptée jeudi soir en conseil municipal... sans les élus de l'opposition qui ont quitté la réunion avant le vote.

Il aura fallu quatre années pour parvenir à réviser le PLU. Après 1989 et 2004, le document d'urbanisme de Monistrol a subi une nouvelle cure de jouvence pour s'adapter aux nouvelles lois et aux besoins de développement. La dernière version du PLU aura duré 19 ans. La nouvelle ne devrait pas en faire autant avec de nouvelles exigences, notamment la loi Zéro artificialisation nette (ZAN) qui va imposer une nouvelle version dans moins de dix ans. La majorité monistrolienne estime anticiper l'effort de sobriété foncière en jouant sur la densité de l'habitat. "Les Trente Glorieuses, c'est fini", dira en fin de conseil Sandrine Chaussinand, adjointe à l’aménagement urbain, la mobilité, planification urbaine, aux documents d’urbanisme (PLU), à la gestion du patrimoine foncier.

169 personnes ont réagi pendant l'enquête publique

Cette dernière étape de la révision du PLU fait suite à l'enquête publique qui a fait intervenir 169 personnes lors de dix permanences. Le commissaire enquêteur a confirmé dans son rapport : "La mobilisation de la population fut très importantes." 157 contributions ont été apportées, 9 registres d'enquête ont été remplis.

Le foncier constructible réduit de 40 %

Le commissaire enquêteur, qui a donné un avis favorable au final, a aussi constaté que la commune de Monistrol "a bien pris en compte les évolutions législatives en matière de réduction des espaces constructibles jusqu'à l'artificialisation des sols". Cette consommation foncière est chiffrée pour les douze ans à venir à 45,4 hectares : 6,3 pour les équipements, 23,9 pour les activités, 15,2 pour l'habitat. "Ceci représente 3,78 hectares par an, soit une réduction de près de 40 % en rapport à la décennie précédente."

Les réactions de particuliers ont d'ailleurs souvent demandé le maintien de parcelles constructibles.

"Bernés nous avons été"

Dans les rangs de l'opposition, Jean-Marc Jourda, au sujet du seul centre-ville, a trouvé que "à l'origine, le projet faisait rêver, mais bernés nous l'avons été". Il regrette le manque d'aération : "Vous le saturez de béton ou de goudron. Il n'y a pas de vision d'avenir et cela ne correspond pas aux aspirations de la population. Ce PLU répond juste aux demandes des pouvoirs. Le centre-ville est laissé aux promoteurs. Vous ratez la marche du développement intelligent." Jean-Paul Lyonnet, maire, a répondu "qu'on accouchera peut-être d'une souris mais on aura peut-être réussi de permettre à certains habitants d'avoir des logements décents."

L'opposition quitte le conseil municipal

L'opposition municipale a fini par quitter la table, mécontente de la réponse apportée par la majorité autour de sursis à statuer concernant des demandes d'autorisation d'urbanisme de particuliers. Le maire, après leur départ, a reproché "un manque de courage, on ne se sauve pas du conseil municipal. Ils auraient pu s'exprimer pour dire oui ou non à ce PLU".

Désormais adopté, ce nouveau PLU devrait entrer en application dans les prochains jours.