La société qui ambitionnait de créer deux centrales hydro-électriques sur la Dunière a décidé de ne pas poursuivre la prospection. Pour les pêcheurs, ce retrait ne signifie pas abandon pour autant.
Les vives oppositions des élus, des pêcheurs et de propriétaires fonciers semblent avoir stoppé les ambitions de la société Elements qui s'était rapprochée de propriétaires pour louer ou acheter leurs parcelles le long de la Dunière.
Deux barrages sur 6 km
Selon les informations récoltées par les pêcheurs, un premier barrage de prise d'eau serait créé près du Pont de la Vache, à la frontière entre Saint-Pal-de-Mons et Raucoules, avec une hauteur de 2 à 3 mètres. Puis, à l'aide de tunnels et de conduites forcées, l'eau serait acheminée jusqu'au pont de Raucoules, 3 km plus bas où serait construite une première centrale avec une hauteur de chute de 30 mètres.
L'eau restituée à la rivière serait récupérée aussitôt dans un autre barrage de prise d'eau de même taille que le premier et serait acheminée dans des conduites sur 3 km jusqu'à une seconde microcentrale à "Laval".
Sur 2 000 litres, il n'en resterait que 200 à la rivière
Sur les 2000 litres d'eau par seconde (débit moyen calculé sur les trente dernières années), il ne resterait que 10 % dans la rivière, soit 200 litres par seconde, ce qui serait le débit réservé légal.
Contactée, la société montpelliéraine Elements Green indique ne pas poursuivre les prospections. "Il n'y a pas vraiment de projet, juste de la prospection. Ce territoire n'est pas retenu. On travaille avec et pour les habitants. Ce sont toujours des projets co-construits. Si on ne reçoit pas l'assentiment des habitants, on ne va pas plus loin. Sauf si les communes montrent de l'intérêt. Pour l'instant, on ne va pas plus loin", indique une interlocutrice chez Elements Green.
"Un gros propriétaire a dit non"
Les pêcheurs, rencontrés samedi sur les rives de la Dunière, se montrent prudents devant ce qui s'apparente à une bonne nouvelle. "On va rester vigilants", assure Lionel Martin, le président de la Fédération de pêche. "Tant qu'on n'a pas de papier officiel entre les mains, on peut s'attendre à ce qu'ils retentent leur chance un jour ou l'autre."
Lucien Giraudon, le président de l'AAPPMA locale, le rejoint. "Aujourd'hui, il y a beaucoup de propriétaires âgés qui possèdent des terrains le long de cette rivière. Que feront leurs héritiers ? On ne sait pas", indique Lucien Giraudon qui fait savoir qu'un gros propriétaire qui détient 1,5 km de terrains refusait de mettre ses terrains à disposition. "Ça a pu refroidir leurs intentions."