Quelle école pour les filles en Haute-Loire du 19e au 20e siècle ? René Dupuy, ancien directeur de l’Institut Universitaire de Formation des Maîtres du Puy-en-Velay et président du Centre d’Histoire Sociale de Haute-Loire a tenté de répondre à ces interrogations jeudi 24 novembre au Château des évêques de Monistrol sur Loire, avec l’Université Pour Tous.
C’était la première conférence du nouveau cycle d’histoire locale, qui a attiré un public nombreux et varié.
Au 19e siècle, c’est la bataille pour la scolarisation des garçons dans un premier temps (1833 loi Guizot), puis des filles, à partir de 1850 (loi Falloux) malgré les réticences de nombreuses communes, très pauvres en Haute-Loire. La dispersion de l’habitat dans les hameaux ne favorise pas la scolarisation des filles des classes populaires en particulier, qui incombe souvent aux « sœurs de l’instruction » (béates - au nombre de 800 à 1200 dans le département, mais aux faibles moyens).
A la fin du siècle l’État fait pression sur les communes pour l’établissement des écoles de filles. A partir de 1889, les instituteurs sont payés par l’État. En 1904, les filles ont rattrapé leur retard, comme le montrent les résultats du certificat d’étude (même si le nombre de filles scolarisées reste inférieur à celui des garçons).
Le lycée de jeunes filles du Puy créé en 1893
Jusqu’en 1960 il n’y aura pas de mixité, sauf lorsque la démographie ou la géographie y contraint pour les écoles primaires. C’est la loi Haby en 1975 qui impose la mixité.
René Dupuy a évoqué quelques spécificités de la Haute-Loire : l’école de la Dentelle au foyer (1923), l’école agricole et de laiterie de Meymac, les écoles agricoles ambulantes qui ont perduré jusqu’en 1960. La situation des filles est étroitement liée à leur place dans la société. On a aujourd’hui besoin de filles « formées » dans tous les domaines. Il n’est plus « nécessaire » de maintenir une éducation genrée.
Prochaine conférence
"Soigner la peste du feu au Moyen-Age", par Martin de FRAMOND et Madeleine MORET
Jeudi 8 décembre à 18 h 30 au Château des Evêques de Monistrol sur Loire