La municipalité de Bas-en-Basset souhaite vendre des terrains communaux pour des projets privés. Une démarche qui crée des remous au sein de l'opposition, auprès de certains habitants et même d'anciens élus.
Jeudi soir, le conseil municipal était encore animé. Les affaires foncières ont particulièrement agité les discussions. Notamment la vente de deux terrains, route de Beauzac pour la construction de logements sociaux et route de Saint-Julien pour des colocations pour personnes âgées.
4000 m2 derrière l'ex-usine Louison
Route de Beauzac, il s'agit de vendre la moitié d'une parcelle de 8600 m2 se situant derrière l'ancienne usine Louison. Le terrain à vendre serait de 4050 m2. Les élus d'opposition ont regretté de découvrir ce projet quelques jours avant le conseil municipal. "C'est le patrimoine bassois. Quel est l'intérêt de vendre à un privé ?", demande d'emblée Franck Bardel. Rémi Defours, qui a fait partie de la majorité au cours des derniers mandats, abonde : "On a reconstitué des réserves foncières pour des projets d'intérêt collectif. Là, on vend à un privé. Est-ce que le préfet oblige ?"
Le maire justifie cette vente
Guy Jolivet, le maire, répond : "Non, on n'a aucune injonction du préfet. On a fait une étude sur les aménagements du grand centre-bourg. L'une des conclusions est de cibler des endroits qu'il serait bon d'acquérir. Mais on n'a pas les finances pour les acheter. Ces ventes permettront de dégager des ressources financières."
"Ce projet (72 logements) va modifier considérablement la commune", reprend Rémi Defours qui sous-entend le manque de vision d'ensemble de la majorité.
Des débats passionnés en 2007 déjà pour l'achat
"Vous vendez les bijoux de famille sur le dos des Bassois", reproche Paul Bourgin-Barel, élu d'une autre équipe d'opposition, qui demande et obtient le vote à bulletin secret. Résultat : 15 voix pour, 11 voix contre. "On voit qu'il n'y a pas que l'opposition municipale qui est contre ce projet", fait remarquer Franck Bardel de l'opposition. Alain Saez, premier adjoint, rappelle l'histoire. "Quand la commune l'a acheté en 2007, cela n'a pas été simple non plus : 10 voix contre 9."
L'ancien maire Joseph Chapuis intervient
A cette époque, le maire était Joseph Chapuis. L'ancien élu, resté 25 ans au pouvoir, était d'ailleurs dans l'assemblée et est intervenu, une fois l'ordre du jour refermé : "Si vous avez besoin d'argent, il y a les banques pour ça. Les ratio sont toujours très bons et permettent à la commune d'emprunter sans difficulté. Je suis choqué de voir la commune vendre ces terrains. Notre population approche les 5000 habitants. On a trouvé une certaine harmonie. Ne dégradez pas cette qualité de vie."