"Monistrol au temps du Corona", c'est le titre de l'exposition de photos que Lucien Soyère accrochera à la médiathèque "Au fil des pages" à Monistrol-sur-Loire, à compter du samedi 10 septembre.

Voilà une exposition d'une cinquantaine de photos regroupées selon des thématiques qui devraient réveiller en chacun des souvenirs plus ou moins enfouis de cette invraisemblable période où toute une flopée de noms nouveaux, ou anciens, se sont inscrits soudain dans notre quotidien.

Un virus au sexe changeant

Outre le nom savant de la bestiole, au sexe changeant, on causait cluster, gel hydro-alcoolique, comorbidité, confinement, commerces essentiels... Des noms, mais pas seulement, car d'ahurissantes obligations se sont imposées sans que que grand monde s'en offusque. Auto-attestations de sorties pour promener son toutou, couvre-feu, distanciation dite sociale, port du masque... Les bistrots, les bibliothèques, les cinémas, les théâtres deviennent des lieux de perdition sanitaire... Mais pas les grandes surfaces évidemment, libéralisme oblige !

Vernissage samedi à 11 heures

Lucien Soyère se propose donc de nous raconter son Corona à lui, vécu à Monistrol-sur-Loire, sa cité de résidence. Une expérience personnelle qui rejoint tout naturellement celle des autres, à Monistrol comme ailleurs. L'exposition restera en place tout le mois de septembre, le vernissage est prévu le samedi 10 septembre à 11 heures. On ne sait pas si la Corona sera proposée à cette heure apéritive...

Voici quelques mots du photographe

Dimanche 15 mars, un jour d'élections juste avant le confinement, quid du masque, des gestes barrière ?

Le 14 mars 2020 tard dans la soirée on apprend la fermeture des bars, restos... Mardi 17 mars à 12h commence le confinement avec des amendes de 135 euros à la clef, des rues désertes, des attestations de sortie obligatoires, des commerces dits essentiels et d'autres non. Messages de prévention non stop "on tousse dans son coude", "on tient ses distances"... D''inutile au départ le masque est fortement recommandé puis obligatoire, sous toutes ses formes c'est presque un accessoire de mode pour certaines, on calcule des jauges dans les lieux fermés, on fait la queue dehors, on respecte les traces au sol...

Le 24 septembre, ce qui devait être une parenthèse, une grippette s'installe, le confinement voit sa fin repoussée à fin avril.

Notre vocabulaire s'enrichit... Cluster, Pangolin, co-morbidité, intubation, gel hydroalcoolique, hydroxychloroquine, test PCR... on découvre Wuhan, l'ARS, le professeur Raoult .

On applaudit "nos héros" les soirs à 20h, on apprend que des proches sont atteints, ce n'est plus du BFMTV, on redécouvre certains mots... couvre-feu

Un inventaire à la Prévert que chacun pourrait compléter

Dans mon carnet de bord tenu en dilettante : " Je suis sorti faire des courses alimentaires, dans les rayons je prends les articles les + éloignés, ceux qui ont été le moins touchés ? La monnaie rendue va dans la poche de ma veste, celle qui restera au garage, je change de chaussures et me lave les mains avant de monter à l'étage."

Le premier confinement prendra fin le 11 mai 2022.