Alors qu'un projet de porcherie est porté par deux jeunes agriculteurs à "Paulin" et qu'il a fait naître de vives réticences auprès des habitants du village, les élus du conseil municipal étaient appelés à se prononcer vendredi soir sur le sujet. Ils ont majoritairement approuvé ce projet d'élevage de 1200 porcs.
Vendredi soir, toutes les chaises prévues pour accueillir du public à la mairie de Monistrol-sur-Loire pour suivre les débats étaient occupés. On retrouvait essentiellement des riverains de "Paulin" et "Ollières", des membres de l'association Cachalot qui s'est jointe aux opposants, mais aussi les deux jeunes agriculteurs qui portent le projet.
Crainte de nuisances et de pollutions
Le conseil municipal de Monistrol était appelé à se positionner sur ce projet de porcherie à "Paulin" qui déplaît à la quasi-totalité des habitants, si l'on s'en tient à la pétition qui a circulé.
Les riverains de "Paulin" craignent que cette porcherie apporte des nuisances sonores et olfactives, pollue les sols, les cours d'eau, impacte la valeur immobilière des maisons. "Le bien-être animal n'est pas considéré", ajoutent les signataires d'un courrier adressé en mairie.
Le projet d'urbanisme favorable à l'agriculture
Sandrine Chaussinand, adjointe au maire, rappelle que dans le Projet d'aménagement et de développement durables (PADD) en lien avec la révision du Plan Local d'Urbanisme, la municipalité souhaite "assurer des conditions favorables à la pérennité de l'activité agricole".
Le maire Jean-Paul Lyonnet, lui-même ancien éleveur de porcs, tente de rassurer sur les nuisances : "Il y aura peut-être un peu de bruit lors du chargement des bêtes mais les porcs ne feront pas de bruit tant qu'ils auront de la paille et de la nourriture à disposition." Il convient néanmoins de l'impact supposé sur la valeur des biens du village.
Il rappelle que l'abattage de porcs "conditionne la survie de l'abattoir d'Yssingeaux" et rappelle "qu'on importe beaucoup de Bretagne et d'Espagne. Et les Chinois semblent vouloir se mettre sur le marché aussi".
La question du vivre-ensemble
Dans les rangs de l'opposition municipale, les avis sont partagés. Elisa Laurent estime qu'il est nécessaire "que les agriculteurs puissent développer leurs activités pour permettre à la France de gagner en auto-suffisance alimentaire" à l'heure où la guerre sévit dans le grenier de l'Europe". Elle met néanmoins en avant "un modèle relativement intensif". Jean-Marc Jourda soulève la question du vivre-ensemble et suppose que les riverains "sont contre la dimension". "Ne peut-on pas tenir compte de l'avis de 50 personnes ?"
L'avis rendu est favorable au projet, moins trois voix contre (deux élus de l'opposition et une élue de la majorité, habitante de "Paulin") et trois abstentions.
Des riverains déterminés
En fin de séance, au moment de donner la parole au public, des spectateurs ont pu revenir sur le sujet. Notamment Christophe, habitant depuis trente ans à "Paulin". "50 signatures contre ce projet, cela représente 90 ou 95 % du village. Si cela avait été La Rivoire où il y a plus de riverains, vous auriez sans doute davantage réfléchi." Il regrette le manque de concertation et promet de continuer à se battre contre ce projet.
