Deux jeunes éleveurs veulent développer un élevage de cochons au village de "Paulin" à Monistrol-sur-Loire où ils disposent d'une ferme bovine. Des riverains s'opposent à ce projet. Les agriculteurs estiment avoir monté un dossier respectueux des animaux... et du hameau.
La mobilisation contre un projet d'élevage de 1200 porcs dans un bâtiment de 1500 m2 se structure à "Paulin", un village de Monistrol-sur-Loire proche de la RN88.
De l'élevage sur paille, sans cage
Ici, deux jeunes agriculteurs, associés depuis 2016, veulent diversifier leur élevage de vaches allaitantes. Ils développent un projet d'élevage de porcs. Cette extension accueillerait 1200 cochons, 420 porcelets en post sevrage (84 équivalents porcs) et 800 porcs à l'engraissage. "Ce sera un système sur paille, il y aura zéro lisier, seulement du fumier, donc sans odeur. Ce sera épandu sur nos terrains, sur 140 hectares, ce qui veut dire qu'on pourra quasiment arrêter d'acheter de l'engrais chimique. Dans le dossier de consultation au public, on parle de lisier car nous en avons déjà sur notre deuxième site à Sainte-Sigolène", détaillent Florent Verot et Damien Romeyer.
44 porcs par semaine
Les deux éleveurs de ce GAEC des Petits Frênes affirment se soucier du bien-être animal et du respect du voisinage. "Aucun camion ne passera dans le village, ils emprunteront un chemin situé au Nord et qui débouche directement sur la ferme. Pour un porcelet, la norme est à 0,3 m2, on sera à 0,5 m2. Pour un porc, on demande 0,65 m2 par cochon, on se met à 1,20 m2. En Auvergne-Rhône-Alpes, la moyenne est à 3 300 porcs à l'année par exploitation, ce qui fait 65 porcs par semaine. Nous, on sera à 44 porcs par semaine. Des fermes comme celle qu'on fera, d'autres existent déjà en Haute-Loire."
Pour tenter de convaincre les opposants, suite à une réunion la semaine dernière au sein du village, les agriculteurs ont trouvé une ferme similaire en Haute-Loire. Ils comptent proposer une visite de cette exploitation avant la fin du mois.
"On est loin d'un élevage intensif"
"Franchement, on était loin de s'attendre à cette opposition. On applique une agriculture raisonnée et il ne faudrait pas grand-chose pour passer au bio. Le mot cochon fait peur, on pense tout de suite à de l'élevage intensif, mais on est loin de tout ça. On l'affirme à 200 %, il n'y aura pas d'odeur, ni de bruit. Ici, le village subit déjà les odeurs du centre d'enfouissement de Perpezoux, peut-être que ça a joué."
Le projet chiffré à 700 000 € pourrait voir le jour en 2023. "10 % de l'investissement est lié directement à la production. Ça veut dire que le risque est maîtrisé. On sera en partenariat avec le groupement Massard qui fournit les porcelets et commercialise les porcs ensuite."
L'opposition s'organise
Mardi soir, une réunion était proposée, réunissant des riverains des hameaux de "Paulin" et "Ollières", ainsi que des représentants de l'association Cachalot. "On est tous concernés par ce projet", estime Yves Chavent, de Cachalot.
Les riverains craignent que cet élevage apporte de nouvelles nuisances, comme le passage des camions, le bruit, l'odeur. Ils s'interrogent aussi autour de possibles pollutions pour l'eau. L'association de pêche de Monistrol a prévu de son côté d'interpeller le préfet de Haute-Loire.