mardi, 14 décembre 2021 17:08

Bas-en-Basset : un agriculteur dénonce le projet d'extension de la zone industrielle de la Gare

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Jérôme Dousson, agriculteur entre Monistrol-sur-Loire et Bas-en-Basset avec sa femme Florence, regrette l'extension des zones économiques au fil des décennies, au détriment des terres agricoles autour de sa ferme. Un nouveau projet d'extension de la zone de la Gare de près de 10 hectares risque de voir disparaître de nouveaux pâturages.

Jérôme Dousson, 44 ans, est fils d'agricultrice. Il a toujours vécu sur le quartier de la Gare à la frontière entre Monistrol et Bas. En 2004, il a repris la ferme familiale. En quelques décennies, l'éleveur de vaches allaitantes a vu des pâturages disparaître. Il se souvient du temps où il emmenait à pied son troupeau jusqu'au Pêcher, là où la zone commerciale de Monistrol a été aménagée. Il en est de même sur la zone du Patural, sur la zone du Pêcher.

Impossible de traverser la RD12 avec son troupeau

Et l'évolution de la circulation a modifié le fonctionnement de son exploitation. "Aujourd'hui, on ne peut plus traverser la route, on se fait engueuler. C'était devenu dangereux avec des automobilistes qui ne patientaient pas. Pour changer les vaches de pré, on doit charger dans une bétaillère. En terme de bien-être, ça change beaucoup. A pied, une bête est heureuse."

Faire autant avec moins de terres, est-ce possible ?

Et en investissant un second bâtiment à "Basset", le gérant du GAEC des Doux Sons avait retrouvé de l'aisance pour utiliser les prés autour de la ferme. Mais les échos d'un projet d'extension de la zone de la Gare, appris par hasard lors d'une discussion avec un plasturgiste, a fait réagir l'éleveur qui s'en est ému auprès du maire bassois. Trois agriculteurs seraient concernés par ce projet. "On parle de bien-être animal, de protection de la nature. Et on nous enlève des terres agricoles. Moins vous avez de surface, et plus vous devez intensifier les terrains. Il n'y a rien d'écolo là-dedans. Chaque jour, en France, je crois que 160 hectares de terres agricoles disparaissent."

De 127 hectares à son installation, l'agriculteur bassois loue aujourd'hui 111 hectares. "Quand on voit les difficultés de recrutement, on va se retrouver avec des usines immenses sans salariés."

La réponse de la communauté de communes

Dominique Freyssenet, vice-président à la communauté de communes Marches du Velay-Rochebaron, qui a la compétence économie, confirme le projet d'extension de 8,5 hectares.

Des études foncières ont été engagées. "Les propriétaires ont été contactés à deux reprises, la première pour l'étude de sol. On étudie aujourd'hui la faisabilité, eu égard aux compensations qui sont demandées. On cherche au maximum à préserver la cohabitation entre l'agriculture, les entreprises et les habitations. On a besoin de zones artisanales ou industrielles. On essaie de taper le moins possible dans les zones agricoles, mais on nous interdit aujourd'hui de créer de nouvelles zones. On a seulement le droit aux extensions de zones existantes. Il faut aussi voir les emplois que ça génère, c'est un critère important pour chaque projet."

Dernière modification le mardi, 14 décembre 2021 17:42

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