Vendredi, 60 personnes ont assisté aux deux conférences animées par Daniel Durand sur le thème "Saint-Pal-de-Mons dans la Révolution française".
"Les San-Palous ont-ils adhéré à la Révolution française ?", pour Daniel Durand, la réponse est plus nuancée que beaucoup de caricatures répandues dans les décennies suivantes le présente.
D'abord dans le mouvement
Pour lui, il est clair que les Sanpalous se sont inscrits majoritairement jusqu'en 1794 dans le mouvement qui voit la création des communes et des conseils municipaux, la naissance de l'impôt sur une base nationale avec la mise en chantier d'un cadastre comme support, la création de l'état-civil public.
Au fil des premières années, des oppositions, des divisions, sont nées notamment sur la question religieuse, le serment des prêtres mais on ne peut résumer l'histoire de Saint-Pal à cet affrontement, ni nier le rôle positif au service de la collectivités des prêtres, curé et sacristain soutenant la République.
Réhabiliter le rôle social des prêtres constitutionnels
À Saint-Pal-de-Mons, le curé Granghon et son vicaire Dumolin prêtent serment et participent à la vie publique jusqu'à la fin de la Convention, même pendant la Terreur. Joseph Granghon joue un rôle important pour aider les nouveaux élus dans leurs premières démarches parfois compliquées à Monistrol ou à Saint-Didier-en-Velay. Daniel Durand estime qu'il faut revisiter et réhabiliter dans les mémoires le rôle social de ces prêtres constitutionnels.
Des maires très différents
Les différences de personnalité des deux premiers maires qui se succèdent, l'un, Antoine Convers de février 1790 à novembre 1791, principal propriétaire terrien de la commune, soutien fidèle de la hiérarchie catholique et de la royauté, l'autre, Jean Hilaire, laboureur moyen du bourg, de novembre 1791 à février 1795, qui suit fidèlement les instructions gouvernementales montrent bien qu'il y a deux courants qui traversent l'opinion dans la population sanpaloune.
De favorable à plus critique
Celle-ci d'abord plutôt favorable deviendra de plus en critique, du fait des difficultés économiques quotidiennes à partir de 1793, de la pression contre les prêtres "réfractaires" qui célèbrent des messes clandestines, et aussi avec les premiers appels à l'enrôlement de soldats pour renforcer l'armée française en guerre contre les monarchies européennes.
Pour Daniel Durand, les Sanpalous ont vécu la Révolution française avec ses espoirs et ses déceptions, ses affrontements et c'est cette liaison permanente entre l'actualité nationale et les péripéties de la vie locale fait par l'intervenant qui a été appréciée par le public.