Entamée lundi, la grève des agents à la communauté de communes des Marches du Velay n'a toujours pas abouti. Des pistes d'accord existent mais le bras de fer continue entre les éboueurs grévistes et les élus.
A mesure que la grève continue, ce sont les poubelles qui s'entassent dans les rues et devant les maisons, notamment dans les zones les plus urbanisées du territoire comme Monistrol-sur-Loire et Sainte-Sigolène. "Les grévistes sont conscients de la gêne", indique Eric Tareriat du syndicat CGT qui admet que le préavis de grève avait pour objectif de faire réagir les élus et de déclencher des discussions. Sans discussion, la grève a été mise en application, touchant tout particulièrement les services "collecte des ordures ménagères" et "animation".
Depuis le début de la semaine, trois rencontres ont eu lieu entre le président de la collectivité, Xavier Delpy, et les grévistes, qui sont installés devant le siège communautaire à Monistrol.
Des discussions entamées en 2020
Chaque camp dispose d'une lecture différente de la mise en application de la Loi de transformation de la fonction publique. Si cette loi met fin aux régimes dérogatoires comme "les cinq jours du président" dont bénéficie encore aujourd'hui les agents de la communauté de communes, ils réclament une compensation. "C'est le retour aux 35 heures pour tous. La loi prévoit la mise en place d'un temps de travail annuel basé sur 1607 heures", rappelle Xavier Delpy. "On a démarré tôt les discussions avec les agents et je pense qu'on a bien fait afin de trouver un accord qui soit juridiquement viable", ajoute le président qui, sur les conseils du directeur général des services, a procédé à la création d'un "comité de dialogue social" constitué de 5 agents et 5 élus. Après sept réunions, les élus pensaient aboutir à un consensus avant de recevoir début septembre le préavis de grève. Un revirement de situation : "Nous pensions être arrivés au bout de cette négociation quand un syndicat extérieur à la collectivité est intervenu en remettant tout en cause."
Xavoier Delpy et Jean-Paul Lyonnet, maire de Monistrol et vice-président à la com-com continuent : "On espère une levée de la grève pour reprendre le dialogue. Il reste du temps. On va refaire le point mardi avec le bureau des maires pour nous positionner sur la situation."
Les jours de sujétions dans la balance
Pour les grévistes, la situation pourrait se débloquer avant et mettent le doigt sur les jours de sujétion, comme le travail de nuit, en horaires décalés, en équipes, disponibilité horaire, travaux pénibles : "Des jours de sujétions sont possibles avec cette loi. Les agents demandent 6 jours de sujétions. Si c'est accepté, les agents sont prêts à faire un gros effort sur le reste. On peut négocier cet après-midi et reprendre le travail dès demain. Il y a urgence, les maires peuvent se rendre disponibles plutôt que d'attendre mardi", argumentent les grévistes. "On attend une réponse avant de reprendre le travail, c'est normal."