Depuis lundi 13 septembre, des agents de la communauté de communes des Marches du Velay-Rochebaron sont en grève. L'impact se fait essentiellement ressentir pour le moment sur la collecte des poubelles.
Dans le cadre de la loi sur la transformation de la fonction publique, applicable en 2022, des négociations ont été entamées depuis décembre 2020 avec un groupe de travail composé de 5 élus et de 5 agents.
La négociation a pris une tournure conflictuelle avec une grève des agents qui ont planté leur piquet de grève devant le siège communautaire à Monistrol-sur-Loire.
"Les cinq jours du président"
La stricte mise en application de la loi met fin à un acquis créé lors de la création des Marches du Velay-Rochebaron, à savoir "les cinq jours du président", c'est-à-dire 5 jours de vacances supplémentaires sur l'année. Les agents tenaient à cet acquis et les discussions tournaient autour d'une compensation. Ce qui a généré des tensions entre la collectivité et les agents, déclenchant cette grève. 14 des 15 agents du service des ordures ménagères, et les 4 fonctionnaires du service animation-jeunesse ont répondu à l'appel à la grève.
L'impact se fait surtout ressentir dans la collecte des poubelles et le ramassage des containers de tri sélectif. "On sait que ça impacte les habitants. On ne le fait pas pour le plaisir ou pour embêter les gens", assurent les agents grévistes.
Deux rencontres mais pas d'accord
Une première rencontre, jugée "fermée et froide" par les agents, a eu lieu lundi à l'initiative des grévistes avec le président Xavier Delpy et le directeur général des services Pascal Romeas. Une deuxième entrevue, plus ouverte, a été effectuée mardi matin, sans aboutir pour l'heure à une avancée.
"On a aucun avantage, ni 13e mois, ni prime d'intéressement, ni prime de salubrité. Ce petit acquis qu'on avait, on y tient et on espère avoir une compensation", argumentent les grévistes, évoquant aussi "du mal-être au travail" et réclamant "de la reconnaissance".
Le point de vue du président
Xavier Delpy, le président des Marches du Velay-Rochebaron, a accepté de s'exprimer sur ce conflit social. "Cette loi met fin aux régimes dérogatoires, c'est-à-dire aux cinq jours du président, et au principe du fini-parti où les agents rentraient chez eux une fois le travail terminé. On a fait des propositions d'organisation et financières. Mais on a 14 communes sur le territoire qui ont toutes des traitements différents. On peut mettre en déséquilibre les communes. La collectivité est financée grâce aux taxes et si les prétentions salariales sont trop grandes, on devra faire appel à la population et aux entreprises. On est là pour se mettre en conformité avec la loi et trouver le meilleur compromis possible. Le dialogue social n'est pas fermé, on continue de discuter."
20 € pour les administratifs, 40 % pour les agents de la collecte des déchets
Mardi matin, la proposition était d'accorder 20 € brut par mois à chaque agent et une prime de salubrité de 20 € supplémentaires pour les agents de la collecte des déchets.
La loi permettrait aussi de passer d'un ticket restaurant tous les deux jours à un ticket par jour à 6 € (financé à moitié par l'agent et l'autre moitié par l'employeur).