Avec la fin des sacs plastiques, les entreprises sont amenées à se transformer. Certaines ont pris une longueur d'avance comme SES Emballages à Saint-Pal-de-Mons qui parvient à réaliser des produits à base de fécule de pomme de terre.
La société Stephany Emballages et Services (SES) démontre qu'il est possible de proposer des produits plastiques sans passer forcément par le pétrole.
Depuis 2006, Jean-Philippe Grail a développé des matières compostables, solubles dans l'eau ou fabriquées à partir de ressources renouvelables. "Les premiers plastiques étaient réalisés à partir de végétaux. C'est donc un retour aux sources", fait remarquer Jean-Philippe Grail, qui a intégré l'entreprise familiale en 1994.
SES a été créée par son père René en 1988 à Dunières. A la fin des années 80, après 25 ans comme directeur commercial, il avait décidé de se lancer dans le négoce d'emballages souples.
Dix ans d'expérience
Au fil des années, SES a développé de nouveaux concepts, histoire de se démarquer et de garder une longueur d'avance dans un secteur concurrentiel.
En 2002, les premiers sacs solubles sortent des extrudeuses. "Cela pouvait être des sacs pour les dosettes des lave-vaisselle ou des sacs pouvant recevoir du linge afin d'éviter la contamination", détaille Jean-Philippe Grail qui a collaboré avec des blanchisseries hospitalières.
"On a failli abandonner plusieurs fois"
En 2006, l'entreprise située entre Sainte-Sigolène et Saint-Pal-de-Mons se lance dans le bio en proposant ses produits à des thermes et des thalasso. Pour y parvenir, SES utilise de la fécule de pomme de terre, sans OGM. "Il y a dix ans, les fournisseurs ne sentaient pas le bio", se souvient Jean-Philippe Grail, qui a dû convaincre. "La crise de 2008 a freiné les avancées mais la COP21 et la fin des sacs plastiques reboostent le marché. Ce n'est pas évident et on a failli abandonner plusieurs fois."
7 millions d'euros investis en 2016
Les dirigeants de SES choisissent d'investir 7 millions d'euros cette année dans le matériel et l'immobilier. "On a besoin de s'agrandir. On va fabriquer des films de routage en bio au 1er janvier pour emballer les journaux et magazines. On va aussi fabriquer des sacs bretelles pour emballer les fruits et légumes, le pain tranché en boulangerie", détaille Jean-Philippe Grail qui propose aussi de la rubalise bio comme ce fut le cas lors de la course de côte de Dunières, et des nappes pour tables, des tabliers et des gaines de pressing.
"On peut arrêter de polluer, les solutions existent"
"Le bio, c'est d'abord des convictions personnelles et anticiper l'avenir. On peut arrêter de polluer la planète avec des solutions qui existent déjà. Et en passant au bio, on ramène de l'emploi en France", affirme le chef d'entreprise qui emploie 35 personnes et forme actuellement 8 autres personnes dans le but de les embaucher.
Pour l'heure, le bio concerne 10 % de l'activité de SES. En 2017, l'objectif est de passer à 25 % avant d'atteindre 50 % d'ici 2019.