Une femme franco-camerounaise employée à l’Ehpad de Monistrol-sur-Loire en tant qu’aide-soignante a reçu un message à caractère raciste et insultant dans son casier. Elle a décidé de porter plainte. La direction a aussi réagi.

C’était le 17 mars dernier. Il est 6 h 45 et Anne Frecenon, aide-soignante depuis 18 mois à l’Ehpad l’Âge d’or à Monistrol-sur-Loire, s’apprête à prendre son poste quand elle découvre un papier plié dans son casier. Entre insultes et propos racistes, on l’invite expressément à partir. « C’est comme une gifle qu’on me donne mais je ne sais pas qui la donne. »

D'autres faits antérieurs ?

Elle en réfère à plusieurs collègues et à la hiérarchie, qui l’encourage à déposer plainte. Ce que cette habitante de Marlhes, 41 ans, Franco-Camerounaise, a fait en sortant du travail le jour même. « Il faut avoir les nerfs costauds. Je ne me mets pas en arrêt. J’aime ce que je fais et je vais continuer à le faire. »

Selon l’agent, ce ne serait pas la première fois que des allusions dénigrantes sur l’origine sont faites. « D’anciens collègues ont préféré quitter l’Ehpad. C’était des mots, il n’y a pas de trace. »

Une note de service affichée

Dès le 18 mars, une note de service, signée de la direction, a été affichée à destination du personnel. « Un acte discriminatoire de type raciste s’est produit sur l’établissement. […] Ces faits représentent une atteinte à la dignité de la personne humaine et ne sont en aucun cas compatible avec l’exercice d’une fonction en Ehpad. Aucune distinction ne peut être faite entre les agents en raison de leur appartenance à une ethnie ou à une race », peut-on lire sur cette note qui invite les salariés à aider « à identifier le ou les auteurs de ce message ».

Une enquête interne

Béatrice Laurent, la présidente de l’Ehpad, condamne à son tour cet acte. « C’est inadmissible et choquant. Les représentants du personnel ont été rencontrés. Une enquête interne est menée et des sanctions disciplinaires seront appliquées. C’est une faute grave. »