Daniel Durand, passionné d'histoire locale, vient d'étudier un texte inédit sur l'installation du tout premier conseil municipal de Saint-Pal-de-Mons, le 7 mars 1790. C'était il y a 231 ans.
Le retraité san-palou parle d'un "document émouvant" découvert "un peu par hasard" aux archives départementales de Haute-Loire. A l'automne, il a eu l'occasion de se lancer dans l'étude de documents inédits, issus d'une donation certainement privée.
Cela va permettre d'en savoir davantage sur l'histoire municipale de Saint-Pal la fin du XVIIIe siècle. Une période encore méconnue.
Un San-Palou passionné d'histoire locale
Daniel Durand, originaire de la Loire, habite à Saint-Pal et s'était amusé à refaire la liste de tous les maires de Saint-Pal depuis 1790 pour la Société d'histoire du canton de Saint-Didier. Il est aussi l'auteur de plusieurs livres : Saint-Pal avant la Première Guerre mondiale, Saint-Pal après 1914-18 et les moulins et moulinages de Saint-Pal.
Ces nouveaux documents qu'il a commencé à examiner permettent de découvrir les premières années d'existence de la commune. "Les premières préoccupations concernaient les limites du territoire. Saint-Pal va se battre contre ses voisins. Saint-Didier-en-Velay voulait garder "Buisson", Dunières voulait récupérer "Fruges", Saint-Romain-Lachalm voulait garder "Lichemialle" et Saint-Sigolène lorgnait sur "Laval".
Ils ont tout à construire
"Ce premier registre est passionnant parce qu'on voit que les élus partent de rien et ils doivent tout construire : les limites, les bases d'imposition, une manière d'entamer les travaux nécessaires sur les chemins."
Après ce copieux travail, Daniel Durand espère pouvoir nourrir une conférence publique sur la vie de Saint-Pal-de-Mons pendant la Révolution "sans doute cet automne à la médiathèque", indique le passionné.
Ce qui est inscrit sur les premiers documents
La première page de ce registre s'ouvre ainsi : "Le présent registre de la municipalité de St Pal de Monts contenant vingt six feuillets a été cotté et paraphé par nous Antoine Convers, maire de la dite municipalité à chaque feuillet ce septième mars mil sept cent quatre vingt dix". Il y a 231 ans !
Et il continue par le compte-rendu de l'élection du maire et du conseil municipal le dimanche précédent, c'est-à-dire le 28 février 1790. Trente-six notables ont participé à ce premier vote alors que la commune comptait à cette époque 1460 habitants, contre 2300 aujourd'hui.
Les trois doyens d'âge de l'assemblée ouvrent la séance à 10 heures du matin. Il s'agit de Antoine Convers de Flaminges, Jean-Pierre Quioc du Boscalichet et Antoine Chomarat du Bouchat.
Antoine Convers de Flaminges élu maire
Une série de votes se déroulent ensuite : c'est Antoine Convers de Flaminges qui est élu. Après, les présents votent pour un "procureur", ce personnage sera le représentant du pouvoir, du gouvernement : Gabriel Ferraton, agriculteur aisé de La Fayolle (on peut voir sa ferme avec ses deux porches au centre du hameau) est choisi. Enfin, sont élus cinq "officiers municipaux" au rôle proche d'un adjoint (ils pourront signer les actes d'état-civil, par exemple). Ces cinq "officiers muncipaux" sont Jean-Pierre Quioc, Antoine Vassal des Pinatelles, Jean-François Convers de la Fayolle, Mr le Curé Granghon et Antoine Verdier de Flaminges.
Les douze conseillers suivants sont élus le dimanche d'après : Marcellin Saby de Villedemonts, Barthélémi Vérilhac du bourg, Jacques Rascle du bourg, Jean Hilaire du bourg, Pierre Barralon, Jean Neyron de Prunières, Étienne Fournel, Antoine Vassal dit Montfort des Pinatelles, Jean Souvignhec de Flaminges, Barthélémi Carrot des Pinatelles, Jean Brusc de Villedmeonts et Joseph Maisonnial du Cluzel.
