Philippe Bourgeois, propriétaire de la Boulaie, pension pour chiens et chats, à Monistrol-sur-Loire, regrette de l'absence d'aides malgré une activité en forte baisse depuis le premier confinement.
Ancien militaire, après trente-deux années d'engagement, Philippe Bourgeois a mis toutes ses économies pour devenir propriétaire d'une pension pour chiens et chats à Monistrol-sur-Loire, construite en 1974 au bord de l'ancienne RN88, entre Monistrol et Pont-Salomon. Depuis juillet 2017, il mène les destinées de cette entreprise qui compte 28 boxes chiens et 11 espaces pour chats.
Une activité liée au tourisme et à l'événementiel
La pension de la Boulaie vit grâce au tourisme pendant les vacances scolaires et l'événementiel. Par exemple, les fêtes du Roi de l'Oiseau lui permettent chaque année de remplir ses enclos. Cette année, il n'en était rien.
« On n'a subi aucune fermeture administrative. Mais dans les faits, notre activité affiche une baisse réelle. Les gens partent moins en vacances, ils n'ont pas profité des week-ends prolongés. La fermeture des stations de ski et la limitation de rassemblement pour les fêtes de fin d'année pourraient avoir aussi une incidence pour nous. »
Un code APE qui pose problème
Autre problème : la pension est référencée selon un code APE (Activité principale exercée) qui est associé au commerce et non au tourisme. Résultat : Christophe Bourgeois ne peut prétendre à aucune aide directe. Sinon des prêts et des reports. « Les prêts, c'est bien joli mais il faut rembourser derrière. »
Une pension de retraite qui le prive des aides de l'Etat
Pendant le premier confinement, le propriétaire de la pension de la Boulaie n'a même pas eu droit aux 1500 € malgré un arrêt brutal et conséquent de l'activité. « J'ai une pension et c'est une clause qui entraîne l'interdiction de toucher ces 1500 €. J'en viendrais presque à regretter d'avoir servi mon pays pendant 32 ans. »
Si la pension devrait être complète pour les chats à Noël, c'est la première fois qu'il reste autant de places chez les chiens. Les réservations ne décollent pas.
Jusqu'à 90 % de baisse sur le chiffre d'affaires
Philippe Bourgeois joue la carte de la transparence : sur les douze mois de l'année 2020, huit sont dans le négatif. De -4 % en octobre à -90 % en avril : quand la pension avait fait 7 300 € de chiffre d'affaires en avril 2019, elle n'a gagné que 687 € en avril 2020. Seuls juillet et août ont été conformes à l'habitude. Il a dû faire une croix sur les vacances et la fermeture de la pension de mi novembre à mi décembre « en espérant travailler un peu ». « Je ne me suis pas versé de salaire en avril, mai, juin et juillet. J'ai dû faire un prêt d'argent personnel de mon livret à la société. »
Les clients ne réclament pas les arrhes
Heureusement, malgré 314 annulations en 2020, la pension peut compter sur une clientèle fidèle. « 90 % n'ont pas demandé le remboursement des arrhes versées. Certains ont même tenu à nous payer l'intégralité du séjour. »