Kylian Debbache, 18 ans, qui vit entre Bas-en-Basset et Monistrol-sur-Loire, occupe son temps libre en fabriquant des masques qu'il offre ensuite aux commerçants et personnel médico-social des bords de Loire.
Kylian Debbache était encore à Lyon quand les premières mesures sanitaires ont été annoncées par le gouvernement et la pénurie de masque commençait déjà a faire parler d'elle dans les régions les plus touchées.
Il réutilise d'abord des draps avant la rupture de stock
"J'avais dans mes placards, des draps de transfert neufs pour ambulance, une matière imperméable mais respirante, j'ai associé deux épaisseurs de cette matière avec une fine couche plastique au milieu et avec un pliage semblable à celui des masques chirurgicaux, j'ai pu réaliser une centaine de masques comme ceux-ci. Dès le début du confinement et des premiers cas en Haute-Loire, je les ai distribués aux commerçants de Bas et au personnel médico-social du secteur. Très rapidement la matière première était en rupture dans les placards...", raconte l'étudiant.
Réserver les masques certifiés aux soignants
Au cours du confinement, on a vu fleurir sur internet des tutoriels en tout genre pour concevoir des masques alternatifs. Dont un avec des filtres à café. "J'ai observé de nombreux internautes critiquer le procédé car peu protecteur. Cependant, avec un minimum de bon sens, il est possible de comprendre que les filtres sont une barrière supplémentaire pour les personnes qui ne parviendraient pas à se procurer un autre type de masque. D'autant que les masques chirurgicaux et FFP2 sont strictement réservés aux personnels soignants. Chacun comprendra qu'il est important de respecter cette priorisation. Certains commerçants ne parviennent pas se procurer des masques certifiés et sont très heureux de recevoir des masques alternatifs pour se protéger un minimum."
500 masques déjà réalisés
En parallèle de ses cours en visioconférence chaque jour, Kylian a réfléchi à la réalisation de nouveaux masques. "J'ai associé deux filtres à café l'un dans l'autre pour doubler l'épaisseur de filtration. Les deux masques sont ensuite thermocollés pour tenir ensemble. J'ajoute au milieu de la colle une fine barrette métallique pour l'application sur le nez. Deux élastiques sont ensuite agrafés pour les oreilles. J'appose sur chaque masque une autocollant de rappel et de précaution d'usage pour rappeler à chaque utilisateur qu'il s'agit bien d'un masque alternatif, à usage unique et qu'il ne se substitue absolument pas aux masques certifiés."
Aujourd'hui 200 masques sont déjà fabriqués et le jeune Bassois a de quoi en réaliser près de 500 exemplaires qu'il distribuera dès la semaine prochaine dans les commerces de Bas-en-Basset.
Applaudissements et musique chaque soir à 20 heures
"Depuis quelques jours, j'ai reçu dans la boîte aux lettres des mots des voisins pour nous remercier des masques et de la musique que l'on diffuse le soir dans Bas. Ces messages font chaud au coeur et même si j'ai conscience que cela peut parfois déranger, j'appelle le plus grand nombre à sortir à 20 heures pour applaudir notre personnel médical, soignants, pompiers, ambulanciers, forces de l'ordre et tous les travailleurs mobilisés pour que le pays continue de tourner au mieux."