Le tribunal de commerce du Puy-en-Velay a choisi l'offre de Leygatch pour reprendre l'activité de SES Emballages à Saint-Pal-de-Mons alors que les salariés préféraient l'option ivoirienne. Depuis l'annonce, ils occupent le site san-palou
Le délibéré a été rendu mercredi après-midi. Et à la surprise générale, le tribunal de commerce a préféré Leygatech de Saint-Romain-Lachalm face à Plastica basé en Côte d'Ivoire. Pour les salariés, le choix était tout vu : Plastica reprenait tout le personnel et restait à Saint-Pal-de-Mons alors que Leygatech garde 22 salariés sur 37 et relocalise l'activité à Saint-Romain-Lachalm.
Thierry Bonnefoy, le PDG de Leygatech, se dit le premier surpris tout en appréciant le choix du tribunal. Cette reprise va permettre à Leygatech de diversifier son portefeuille et de récupérer la fabrication de poches de prélèvement et les rouleaux prédécoupés pour apporter de la complémentarité à son activité.
Thierry Bonnefoy se dit confiant
"On va tout faire pour que les salariés y trouvent leur intérêt. Le cadre social de Leygatech est mieux disant que celui de SES. Après la passion, j'espère que la raison va l'emporter et que les salariés seront heureux dans quelques mois de porter nos couleurs. Le choix du tribunal, je ne l'explique pas, je suis impatient de lire le délibéré. On a préféré déplacer l'activité à Saint-Romain car le site de Saint-Pal doit être dépollué en raison de présence d'amiante dans le toit. Depuis trois ans, les services de l'Etat mettent l'entreprise en demeure de faire des travaux. On va aller rencontrer les salariés dans les prochains jurs pour réexpliquer le projet. Je suis confiant."
Le travail stoppé depuis l'annonce
Sur le site de l'usine SES à Saint-Pal, l'incompréhension l'emporte. Pour Yohan Fialon, représentant du personnel, "le tribunal n'a pas suivi le choix des salariés. Ce n'est pas clair, on n'arrive pas à comprendre".
Le travail a été stoppé à partir de 15 heures. Des banderoles ont été placées sur le grillage contre la route départementale. On peut y lire "Non à la magouille. Non à Leygatech".
La CGT perplexe
Pour la CGT et sa branche THC (Textile Habillement Cuir), "ce choix est d’autant plus surprenant qu’une autre offre de reprise sans licenciement et avec un projet de développement existait. Ce choix nous interroge, comme il interroge la majorité des salariés et la municipalité. Le choix d’industriels locaux qui, sur le secteur, font fi du droit du travail, passe avant l’emploi et nous le regrettons. Il n’a aucun fondement ni industriel ni social. Le tribunal de commerce a-t-il cédé aux pressions d’industriels et de politiques locaux au détriment de l’avenir des salariés et de l’entreprise ?"
Le maire de Saint-Pal en colère
Patrick Riffard, maire de Saint-Pal, la colère l'emporte : "C'est une immense déception. Tout était positif pour Plastica et le tribunal choisit finalement Leygatech. Il y a certainement des choses qui nous échappent. On a oublié l'humain et les familles dans tout ça. Les salariés n'ont pas fait grève, ils n'ont pas bloqué l'activité, ils ont continué le travail et voilà comment on les récompense. Il se peut que Plastica n'en reste pas là. Le groupe est déterminé et utilisera les moyens dont il dispose."