Quentin Celle vient de rentrer en Haute-Loire après une année passée en tant que mécanicien sur une base scientifique de l'Institut Paul-Emile-Victor en Antarctique. Il raconte ces douze mois hors du commun.
Quentin Celle voulait vivre une aventure avant de fêter ses 30 ans et il n'a pas été déçu. Aujourd'hui âgé de 29 ans, il a passé un peu plus d'un an au bout du monde, en Antarctique, autour du Pôle Sud.
Formé à la maintenance industrielle, jeune et expérimenté, il a candidaté avec son petit frère Nathan auprès de l'Institut Paul-Emile-Victor pour participer à une mission scientifique en Antarctique.
Des tests psychologiques indispensables
Six mois plus tard, en juillet 2017, le Sigolénois est rappelé pour intégrer la 68e mission de l'Institut Paul-Emile-Victor. Le voilà tourné dès lors vers ce voyage : préparer une malle, participer à un séminaire d'une semaine à Brest, passer des tests physiques et psychologiques. Un check-up complet.
30 octobre 2017, le voilà parti de la maison familiale. Après deux jours d'avion jusqu'en Tasmanie, il passe ensuite 14 jours sur un bateau, affrontant les tempêtes, pour rejoindre la base. Le voyage se termine en hélicoptère. Le choc climatique est rude. Bienvenue sur la station Dumont d’Urville en Terre Adélie.
Des scientifiques entourés de manuels
Après quelques semaines de tuilage avec le précédent hivernant, Quentin Celle est seul aux manettes en tant que mécanicien sur les différents engins de la base. Quatre rotations du bateau l'Astrolabe, armé par la Marine nationale, permettront de fournir suffisamment de vivres et matériel pour tenir six mois. La station Dumont d'Urville sert aussi d'intermédiaire pour ravitailler la station Concordia, une base permanente européenne située à l’intérieur du continent antarctique, à 1 200 km de là.
Six mois totalement coupé du monde
De février à novembre, la base est coupée du monde. Pas d'avion, pas de bateau. Sur place, tous les hivernants doivent faire tourner la base. Outre les scientifiques, on retrouve un médecin, un menuisier, un cuisinier, différents mécaniciens.
"J'y allais pour me chercher, me tester, savoir ce que je vaux loin de mon confort. J'ai vécu une superbe aventure, enrichissante, avec une mixité formidable. Pendant un an, j'en ai pris plein les yeux."
Là où le soleil ne se couche pas... ou trop
Quentin Celle a dû s'adapter au temps, au jour incessant ou à la nuit qui s'éternise. "C'est assez troublant. C'est la première fois que j'avais une montre. En décembre, le soleil ne se couche jamais. En mars, j'étais ravi de revoir les étoiles. En juin, c'est l'inverse, on a 1 h 30 de soleil au maximum. Ça joue beaucoup sur le moral, on est vite irritable. Il faut savoir contrôler ses émotions primaires."
Sur la base, les hivernants vivent dans une bulle, sans microbe. Le retour à la civilisation a été aussi rude en décembre. "J'ai pris un rhume direct." Après plusieurs semaines de vacances en Australie, en Nouvelle-Zélande et en Indonésie, il a retrouvé sa famille et ses amis en Haute-Loire il y a une semaine.
Son petit frère toujours candidat
Son petit frère a de nouveau postulé pour marcher sur ses pas et vivre une aventure similaire. "Il a 23 ans, je pense que d'ici un ou deux ans, il aura suffisamment d'expérience pour être pris."