Depuis le 17 novembre, le mouvement des Gilets jaunes plombe les commerces de Monistrol-sur-Loire, autant en centre-ville que sur la zone du Pêcher. Mardi soir, les deux parties se sont réunies pour tenter de trouver un modus vivendi. Les Gilets jaunes proposent d'organiser une kermesse gratuite dimanche.
Certains commerçants ont lâché un cri de désespoir mardi soir. A deux semaines de Noël, la situation est critique pour bon nombre de professionnels dont la fin d'année est capitale. En moyenne, Noël représente le tiers du chiffre d'affaires annuel. Pour certains, cela va jusqu'à 50 %.
Jusqu'à 50 % de pertes
Mardi soir, quarante commerçants ont débuté la soirée par une réunion privée en mairie avec les élus et la gendarmerie. Puis, ces mêmes commerçants ont débattu avec Gérald et Angélique, deux représentants des Gilets jaunes de Monistrol. L'objectif de part et d'autre est de trouver une solution qui convienne à tout le monde. "On est en souffrance avec des pertes de -30 à -50 %. Depuis le 17 novembre, il n'y a plus de flux suffisant sur Monistrol. Si ça continue, on va droit dans le mur", commence Laurence Gouy, présidente de l'association des commerçants, Monistrol A'tout.
La fermeture des supermarchés, une catastrophe commerciale pour tout le monde
Le blocage des supermarchés samedi a encore aggravé la situation. "Les grandes surfaces sont une attraction et on en profite. Samedi, c'était mort", poursuit Céline Drevet qui possède un spa sur la zone commerciale. "On ne pensait pas que cela allait avoir un impact si fort. On croyait que ça allait, au contraire, profiter aux petits commerces", reconnaît Angélique, Gilet jaune.
"Ne nous demandez pas de partir"
La gêne s'est poursuivie avec les camions. "On a dévié les poids lourds pour les punir. Ils devaient nous rejoindre et ça a été annulé à cause des syndicats. S'ils s'étaient mis en grève, en trois jours, tout était réglé", affirme Gérald, saisonnier dans la vie et élu porte-parole du mouvement à Monistrol qui compte 400 personnes en rotation sur le rond-point de la Chomette. "On comprend votre désarroi mais aujourd'hui, les Gilets jaunes mobilisés ne veulent pas lâcher. Ne nous demandez pas de partir."
"On a besoin de travailler"
"Laissez passer les marchandises et les personnes", supplie Laurent Gerentes, commerçant dans la Halle du Pêcher. "On a deux week-ends avant Noël. On a besoin de travailler", ajoute Céline Drevet. "Au moins une trêve", suggère Céline Vincent, gérante d'une boutique de créateurs près de Carrefour Market, qui estime "être prise en otage".
Certains suggèrent d'autres formes d'actions. "Si on bloque les administrations, on va se faire dégager. On n'a qu'une seule revendication aujourd'hui, c'est le référendum d'initiative populaire", argumente encore Gérald.
Une kermesse gratuite et sans alcool dimanche
Pour tenter de redorer leur blason, les Gilets jaunes de Haute-Loire ont prévu d'organiser des kermesses gratuites "et sans alcool", proposant aux commerçants d'offrir des lots. Monistrol s'y associe et veut la faire dimanche de 10 heures à 17 heures sur un site à définir. Les commerçants ne sont pas tous emballés par l'idée. Certains veulent quand même y croire, quitte à ouvrir dimanche pour créer une dynamique positive... et faire revenir les clients.