L’association Au Fil de l'eau Jardin de Cocagne se trouve à nouveau en danger du fait de la baisse drastique de subventions européennes. Plusieurs pistes vont être travaillées pour redresser la barre et permettre à l'association d'insertion de pérenniser son activité.
63 000 euros. Telle est la perte cumulée sur les exercices 2017 et 2018. Cette chute vertigineuse est due aux baisses des subventions publiques avec effet rétroactif. "On nous dit que ce qu'on fait, c'est une très bonne idée du point de vue de l'insertion de publics en difficulté, mais on estime que notre modèle économique est trop fragile", résume Emmanuel Coste, l'un des quatre membres du comité directeur avec Elisabeth Fayard, Marie-Claude Cros et Gérard Michelon.
La nouvelle vient d'être encaissée par la structure qui existe depuis cinq ans et offre la possibilité chaque année à une trentaine de personnes de se réinsérer par le biais du maraîchage. "On remplit une mission de service public et quand on demande des moyens, nos partenaires se désengagent." Actuellement, 19 personnes sont en insertion pour 13 équivalents temps plein. Le taux de réussite est de 60 %.
Un état d'esprit combatif
Cette situation financière, forcément très inconfortable, ne démoralise pas les défenseurs d'Au Fil de l'eau, adhérent au réseau national des Jardins de Cocagne. "On est dans un état d'esprit combatif", affirme Jacques Villevieille, membre du jardin à dimension sociale.
"En 2018, on a prévu de développer de nouvelles prestations pour trouver de nouvelles sources de revenus, comme de l'entretien d'espaces verts", indique Pascale Savel, la directrice.
Un modèle économique viable d'ici trois ans
"On a encore besoin de 3-4 ans pour être totalement viable et autonome. On va solliciter nos 170 adhérents pour nous aider. On va retourner voir l'Etat, la Région et le Département pour les convaincre de nous accompagner", annonce Emmanuel Coste.
Chaque semaine, 150 paniers de légumes sont fournis aux adhérents dans un rayon de 15-20 km autour de Monistrol. Au Fil de l'eau dispose d'un hectare de terrains à Aurec-sur-Loire, son siège social, et quatre hectares au Bruchet à Monistrol. L'association emploie 6 personnes.