Le promoteur BayWa r.e. a invité mercredi soir les opposants au projet éolien des Vastres à se retrouver autour d'une même table. Il se dit prêt aujourd'hui à renoncer aux deux éoliennes prévues à "Pleyne" près de Fay-sur-Lignon et à conserver les trois autres aux "Chaux". A la condition que les requérants mettent fin à tout nouveau recours.
Le développement du projet des « Deux Plateaux » sur la commune des Vastres a débuté en 2007. Le projet prévoyait alors une implantation à l'est de la commune. La publication en 2012 d'une zone d'entraînement militaire "SETBA" (Secteur d'entraînement à très basse altitude) grevant une partie de la zone d'implantation a réduit les possibilités d'implantation à l'Est et a ainsi amené BayWa r.e. et Quénéa à faire évoluer le projet vers une implantation en deux zones : à "Pleyne" et "Les Chaux".
La justice donne raison au promoteur
Puis, le 20 octobre 2022, la Cour d'appel du tribunal administratif de Lyon avait annulé l'arrêté préfectoral qui refusait l'implantation et l'exploitation d'éoliennes aux Vastres. La préfecture a ainsi délivré une autorisation en août 2023 pour 5 aérogénérateurs d'une puissance totale de 17,5 MW, d'une hauteur de 150 mètres de hauteur en bout de pâle.
Des recours possibles jusqu'à fin décembre
Alors que le temps de recours de 4 mois court toujours, le promoteur prend les devants et met sur la place l'idée d'un compromis : renoncer aux 2 éoliennes prévues près de Fay, qui cristallisent les tensions. Le deal comprend la fin de tout recours. C'est ainsi que BayWa r.e. a convié mercredi les requérants (l'association de protection du Mézenc APPEM, la mairie de Fay et une vingtaine de particuliers) à une réunion aux Vastres pour exposer le sujet en prévision de la formalisation éventuelle d'un accord écrit.
BayWa r.e. prend-il un risque ?
"On prend un risque en faisant cela", assure Kilian Alvarez, chef de projets éoliens, accompagné dans un rendez-vous avec la presse de Morgane Caromel, responsable régionale du développement éolien chez BayWa r.e., et Martin Arnould de l'association Le Chant des rivières.
"Mais s'il y a recours, on défendra le projet dans son ensemble", prévient Morgane Caromel.
Le retrait d'un côté, un projet d'extension de l'autre
BayWa r.e. est prêt à passer de 5 à 3 éoliennes sur ce projet. Et espère par la suite solliciter une extension du parc sur la zone qui avait été préalablement réduite par l'Armée et finalement rendue en 2019. Il s'agirait de cinq éoliennes supplémentaires. "On est prêt à retirer les deux éoliennes avant même de savoir si on pourra étendre le parc. Et ce n'est pas nouveau, on l'a déjà exposé à plusieurs reprises, on ne s'en cache pas", fait remarquer Kilian Alvarez. Ce sujet de fusion des deux projets avec un maximum de 8 éoliennes avait été abordé dans un précédent article : lire l'article.
Depuis 2018, le promoteur joue la carte de la médiation. C'est ainsi que des ateliers ont été proposés autour de la rénovation énergétique, avec des conseils de professionnels, financés par BayWa r.e. Un soutien à l'agriculture est aussi prévu. "L'idée est de résorber la conflictualité autrement que devant les tribunaux", plaide Martin Arnould.
La France, dernier de la classe en éolien
Les représentants de BayWa r.e. ajoutent le retard pris par la France en terme d'éolien. "Il faut 8-10 ans en moyenne en France en raison des recours, contre 4-5 ans partout en Europe. On est les derniers de la classe, le pays a même été condamné pour ne pas avoir tenu ses objectifs."
Qui participera mercredi à cette rencontre ? BayWa r.e. n'avait pas reçu de réponse mardi. Le maire de Fay, que nous avons tenté de joindre, n'a pas répondu à notre sollicitation. L'APPEM ne sera pas officiellement représentée. Mais un membre de cette association de défense des paysages du Mézenc a prévu d'y participer.