Ce dimanche, des élèves du collège Laurent-Eynac du Monastier-sur-Gazeille ont proposé à la nombreuse assistance venue assister à la commémoration du 11 Novembre de faire un don en faveur des Bleuets de France.
Ainsi les bleuets fournis par l’intermédiaire de Mathieu Le Verge de l’ONAC ont-ils tous disparu des paniers pour mieux se montrer au revers des vestes, en geste de solidarité envers les personnes touchées par les différents conflits dans le monde entier.
"Porter le bleuet, c’est défendre la mémoire et rendre hommage aux hommes et aux femmes qui nous ont permis et nous permettent encore aujourd’hui, de vivre dans un pays libre", rappellent les jeunes.
C’est un message de paix que les élèves ont lu devant la municipalité, les pompiers, gendarmes, les portes drapeaux et anciens combattants, l’harmonie Sainnt-Chaffre et l’assistance. Leur choix s’était porté sur une lettre du poilu Martin Vaillagou à ses enfants.
La lettre du poilu Martin
Vaillagou Martin écrit à ses deux fils Maurice (10 ans) et Raymond (5 ans), depuis Suippes dans la Marne, le 26 août 1914. Mobilisé comme ses quatre frères, le soldat Vaillagou a été tué avec seize autres hommes lors d'une embuscade au cœur d'un petit bois dans la région de Mourmelon, le 25 août 1915, un mois avant la mort de deux de ses frères, tués au même endroit.
« Mes chers petits,
Du champ de dévastation où nous sommes, je vous envoie ce bout de papier avec quelques lignes que vous ne pouvez encore comprendre. Lorsque je serai revenu, je vous en expliquerai la signification. Mais si le hasard voulait que nous ne puissions les voir ensemble, vous conserverez ce bout de papier comme une précieuse relique.
Vous obéirez et vous soulagerez de tous vos efforts votre maman pour qu'elle puisse vous élever et vous instruire jusqu'à ce que vous puissiez vous instruire vous-même pour comprendre ce que j'écris sur ce bout de papier.
Vous travaillerez toujours à faire l'impossible pour maintenir la paix et éviter à tout prix cette horrible chose qu'est la guerre. Ah ! la guerre quelle horreur !... Villages incendiés, animaux périssant dans les flammes. Êtres humains déchiquetés par la mitraille : tout cela est horrible. Jusqu'à présent les hommes n'ont appris qu'à détruire ce qu'ils avaient créé et à se déchirer mutuellement.
Travaillez, vous, mes enfants avec acharnement à créer la prospérité et la fraternité de l'univers. Je compte sur vous et vous dis au revoir probablement sans tarder. Votre père qui du front de bataille vous embrasse avec effusion »