Les travaux de restauration et d’aménagements agropastoraux sur des zones humides du secteur du Mézenc se terminent.
Animateur « zones humides » du contrat territorial du Haut Bassin de la Loire depuis son démarrage en 2018, le Conservatoire d’espaces naturels d’Auvergne a mis en œuvre en 2022 et 2023, six chantiers de restauration de zones humides avec des agriculteurs.
Objectif : restaurer et préserver des zones humides, milieux indispensables pour la ressource en eau.
5 ans d’actions en faveur des zones humides
Les zones humides font ainsi partie intégrante des paysages du haut plateau du Mézenc. On les retrouve notamment dans les parcs de pâturage : si ces derniers rassemblent souvent des milieux variés, allant des landes aux prairies, ils se retrouvent également dans les fonds de vallon souvent parcourus par des cours d’eau et des ruisseaux. Depuis 2018 et dans le cadre du contrat territorial du Haut Bassin de la Loire, le Conservatoire d’espaces naturels d’Auvergne a mené de multiples actions pour la préservation des zones humides : inventaire, concertation autour de leur gestion et de leur prise en compte auprès des acteurs locaux, étude de faisabilité avant travaux, et enfin mise en œuvre de travaux en 2022 et 2023. Ces actions ont été ciblées en priorité vers le milieu agricole, où les enjeux se sont avérés être prioritaires sur ce territoire, et pour démontrer que les enjeux « biodiversité » et « agriculture » ne sont pas antagonistes, bien au contraire !
Des aménagements de zones humides en contexte agricole sur le plateau du Mézenc
Des agriculteurs volontaires des communes de Saint-Front et Champclause ont ainsi fait appel au CEN Auvergne pour réaliser des diagnostics sur les secteurs de leur exploitation concernés par des zones humides, avec des problématiques de gestion du pâturage. En effet, les zones humides sont souvent vécues comme une contrainte d’exploitation, bien qu’elles représentent aussi une ressource précieuse pour la ressource en eau dans un contexte climatique de plus en plus tendu. Dégradations du terrain liées au surpiétinement des zones d’abreuvement, et/ou des traversées de cours d’eau sont ainsi parfois constatés. Le CEN Auvergne a alors travaillé avec les exploitants pour trouver des solutions de gestion et proposer des travaux d’aménagements permettant une utilisation plus durable de ces secteurs de zones humides au sein des parcs.
Quelques exemples
- Sur Montbrac, deux traversées de cours d’eau sur l’affluent de la Gagne ont été aménagées pour permettre la traversée matin et soir d’un troupeau de vaches laitières qui font le même parcours pendant toute la saison. Des clôtures sont mises en place pour inciter les animaux à utiliser les aménagements réalisés.
- A Montbrac encore, dans un parc situé en contrebas, une double descente aménagée permet la traversée du même cours d’eau et en même temps l’abreuvement des animaux.
- Sur le marais des Couffours, un ensemble d’aménagements doit permettre de mieux gérer la pression de pâturage sur les zones humides avec des abreuvoirs déportés des secteurs humides, une passerelle, et deux descentes aménagées.
- Au lieu-dit Brun Pra neuf, des abreuvoirs ont été également installés, un passage à gué restauré, et environ 1km de clôture mise en place pour mettre en défens les écoulements et certaines zones humides fragiles au sein des parcs de pâturage.
- Enfin, à Champclause, une source a été aménagée afin de supprimer le pâturage autour de la source et ainsi préserver la qualité de la ressource en eau pour l’abreuvement.
- Un dernier chantier est prévu cet automne avec l’aménagement d’un passage busé sur la commune de Saint-Front, et la mise en défens d’un cours d’eau.
Des projets « gagnant-gagnant »
Ces travaux de restauration et d’aménagement de zones humides démontrent que les enjeux environnementaux et agricoles vont de pair. Ces acteurs en faveur de la ressource en eau trouvent parfaitement leur dans l’activité des exploitations agricoles. Les travaux seront suivis pendant plusieurs années par le CEN Auvergne. Les aménagements seront gérés directement par les exploitants agricoles, qui bénéficient ainsi d’une aide matérielle et technique précieuse pour la bonne conservation de ces zones humides, autrefois décriées, mais qui retrouvent aujourd’hui leurs lettres de noblesse.
Un dossier multi-partenarial
Les travaux sont intégralement financés dans le cadre du contrat territorial * (Agence de l’eau Loire Bretagne et Département de la Haute-Loire), et par le Contrat Vert et Bleu de la Région Auvergne-Rhône-Alpes sur le secteur Devès Mézenc Gerbier. Le CEN Auvergne a fait intervenir une entreprise locale de Fay-sur-Lignon pour réaliser ces travaux en milieux naturels avec des contraintes particulières.
*Le contrat territorial est l'outil privilégié de l'agence de l'eau Loire-Bretagne pour mobiliser les financements dédiés à l'amélioration des milieux aquatiques et à la lutte contre les pollutions diffuses. Il permet de :
- répondre au plus près aux enjeux des territoires à une échelle hydrographique cohérente,
- définir en concertation avec l’ensemble des acteurs concernés des programmes d’action mobilisant les financements de l’agence de l’eau Loire-Bretagne.
Il est porté sur ce territoire par l’EPAGE Loire Lignon.
