mercredi, 18 octobre 2023 18:27

AOP Fin Gras du Mézenc : « S'engager sur le collectif, c'est assurer la réussite de chacun »

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La filière AOP Fin Gras n'aura pas échappé aux difficultés de la conjoncture nationale qui ont rendu la saison parfois incertaine et délicate : augmentation des coûts de production, augmentation des imports de viande à faible coût, incertitude quant au comportement des consommateurs après 2 ans de forte inflation...

Malgré tout, les bouchers et restaurateurs Fin Gras ont eu une réelle volonté de poursuivre leur engagement auprès de l'AOP Fin Gras du Mézenc. De la même manière, on note également un attachement important des éleveurs à valoriser leur savoir-faire et aller au-delà du cahier des charges et prendre des engagements à la hauteur des attentes des consommateurs autour des pratiques durables des exploitations.

Cette détermination est une des clés de voûte pour rendre une AOP résiliente. D'autant plus que le consommateur est aujourd'hui noyé sous une vague importante d'informations (AOP, IGP, Label Rouge, agriculture bio, et marques en tout genre, etc.). L'AOP poursuit son travail afin de préserver l'authenticité de ce produit, de garantir le respect du cahier des charges et du savoir-faire, et d'en protéger l'identité.

« La réussite de l'AOP tient jusqu'ici à la solidarité, le respect et l'amitié que nous avons eu les uns pour les autres entre tous les acteurs de la filière. Pour que cette réussite perdure, nous devons rester sur cette même ligne malgré les difficultés que l'on peut rencontrer chacun dans son entreprise », estime Franck Chazallon, éleveur à Saint-Front et membre du bureau.

Ce que dit le cahier des charges...

La « prairie naturelle » représente le socle de cette AOP. Les animaux inscrits à l'AOP doivent se nourrir de pâtures ou de foin de prairies de fauche de « flore naturelle », et qu'une prairie semée ne peut être utilisée pour l'alimentation des animaux qu'à l'issue d'une période de 10 ans après le semis...

Avec le climat qui évolue, certains éleveurs réfléchissent à transformer leur prairie naturelle en prairie temporaire. Pierre-Marie le Hénaff du Conservatoire Botanique du Massif Central (CBMC) a rappellé lors de l'assemblée générale qu'il ne faut pas négliger la performance économique des prairies naturelles.

Aujourd'hui le CBMC invite les éleveurs Fin Gras à se joindre à une dynamique collective en collaboration avec d'autres éleveurs du Massif Central (AOP Saint Nectaire, Laguiole AOP) pour approfondir les connaissances agronomiques et botaniques des prairies naturelles ainsi que leur gestion pour les exploiter au mieux de leur capacité.

« Alors que jusqu'ici, la limite de production de nos prairies naturelles était les éléments nutritifs disponible dans les sols (azote, phosphore, etc.), aujourd'hui on rentre dans un système où le facteur limitant de nos prairies c'est l'eau. On doit donc adapter notre réflexion », signale Pierre-Marie Le Henaff.

La saison en quelques chiffres

190 éleveurs sur 127 exploitations habilitées dans l'AOP

144 points de vente en boucheries traditionnelles réparties sur 15 départements

39 restaurateurs adhérents

1190 animaux commercialisés en AOP

Une augmentation des prix de ventes des animaux à 6,66€ HT en moyenne par kg de carcasse.

Un maintien du nombre d'exploitations adhérentes avec 6 nouvelles habilitations qui remplacent des départs à la retraite

Les temps forts de la saison 2023

Fête du Fin Gras au Lac d'Issarlès, journée de lancement au Monastier-sur-Gazeille, animations culturelles « projections de film et de théâtre » autour de la Maison du Fin Gras, visites de fermes pour le grand public

Dernière modification le mercredi, 18 octobre 2023 18:34