L’EPAGE Loire Lignon avec la commune de Fay-sur-Lignon a organisé une table ronde, une occasion de parler eau et changement climatique.

Lorsque l’on parle de l’eau, on ne parle pas uniquement de l’eau dans la rivière, c’est également l’eau du robinet, l’agriculture, la forêt, les zones humides, la qualité etc. Il était important d’aborder tous ces usages sous l’angle du changement climatique. C’est pourquoi 10 intervenants étaient présents pour faire un état de la situation, discuter des solutions possibles et échanger avec le public : une cinquantaine de personnes présentes dans la salle.

Projet le « Lignon retrouvé » 

L’idée de cette table ronde est venue de la fin des travaux de l’effacement de l’ancien plan d’eau de la commune de Fay-sur-Lignon, projet qui s’est fait en collaboration entre l’EPAGE, la commune et différents partenaires techniques. Ce projet d’envergure illustre bien la logique d’un projet de développement durable conciliant préservation de la ressource en eau et des milieux aquatiques, et satisfaction des besoin de la société avec la création d’un espace éco-touristique.                                                                                              Vis à vis du changement climatique, ce projet a permis de passer d’une zone calme à une zone d’eau courante. Ce qui a augmenté la capacité d’autoépuration et de résilience du milieu et donc a amélioré la qualité de l’eau et l’habitat pour les espèces.                                                                                  

Le changement climatique en Haute-Loire                                                                                                            

En Haute-Loire nous vivons le 2ème début de saison le plus sec après 1976 avec un déficit pluvieux de 50 % par rapport aux normales. De plus, le bassin versant du Lignon ne possède pas de réserves (très peu de nappes phréatiques), en l’absence de précipitations les cours d’eau se retrouvent vite impactés. Certains affluents du Lignon suivis par l’EPAGE Loire-Lignon atteignent cette année des niveaux historiquement bas (moins de 5 % de leur débit moyen).        

Dans 50 ans...                                                                                   

Les conséquences des activités d’aujourd’hui sur le climat ne se feront ressentir que dans 50 ans mais le changement climatique a déjà commencé et il est nécessaire de mettre en place des mesures pour s’adapter. Grâce au travail de compilation des données MétéoFrance sur le bassin versant du Lignon réalisé par M. Vidal, maître de conférence de l’ENS Lyon travaillant sur le climat, nous avons pu observé que la température sur le bassin versant va augmenter et les pluies printanières vont diminuer. Avec l’augmentation des température l’évaporation va augmenter également, il va donc falloir s’habituer à moins d’eau pour nos usages mais également pour la biodiversité.                                                                                   
                                 

Les conséquences

En dessous de 800m d’altitude les espèces comme la truite (qui ne régule pas se température) risquent de disparaître. Les zones humides déjà en mauvais état de conservation seront également impactées par le changement climatique. Or, ces zones apportent différents services gratuits (soutien d’étiage, refuge pour la biodirversité, ressource pour l’agriculture etc.), il est essentiel de les préserver et les restaurer. Les cours d’eau risquent d’avoir moins d’eau, les pollutions bactériologiques et chimiques auront donc plus d’impacts.                                                                                                                                                    

Les solutions envisageables

Pour les participants, il est important de gérer la question de l’eau à l’échelle des bassins versants et d’utiliser les instances déjà en place comme les Commissions Locales de l’Eau (CLE) des Schémas d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SAGE).                                                                         

L’objectif est d’avoir un territoire résilient en adaptant les pratiques agricoles pour s’adapter aux variations du climat, faire des économies d’eau et se baser sur les solutions d’adaptation fondées sur la nature (préserver les zones humides, désimperméabiliser les sols, revitaliser les cours d’eau etc.)

Vers des changements de pratiques ?                                                                                                

Suite aux différentes interventions, le public a souligné son souhait que des actions concrètes soient mises en places face au conséquences du changement climatique par les élus et partenaires techniques. Globalement les usagers comprennent l’ampleur de ce changement climatique et souhaiteraient des changements de pratiques (récupération des eaux de pluies, toilettes sèches etc.) et une prise de conscience générale.