Bénéficiant d'une prolongation exceptionnelle de sa saison d'abattage, l'AOP Fin Gras du Mézenc a traversé le confinement et la crise sanitaire sans dommage. Les inquiétudes initiales ont été balayées par une filière qui s'est montrée solide et solidaire.
Comme partout, le Fin Gras du Mézenc s'est retrouvé à l'arrêt à la mi-mars. Ça tombait mal pour une viande qui ne se commercialise que de février à juin. La prolongation exceptionnelle, demandée et acceptée, a finalement permis de compenser et d'écouler toutes les bêtes sélectionnées. "Si on avait eu plus de bêtes, certains bouchers auraient pu continuer à vendre", estime la technicienne du Fin Gras, Alison Salat.
Une nouvelle hausse des bêtes, plus mesurée
Au final, la saison 2020 se referme avec une hausse de 52 bêtes abattues par rapport à 2019 (1222 contre 1170), une hausse du nombre de bouchers adhérents (139) et une baisse du nombre d'éleveurs engraisseurs (97 contre 100). "En 2020, on a connu une progression plus lente qu'à l'habitude. On était de 4-5 % de hausse contre 10-12 % habituellement", détaille Alison Salat.
Le Fin Gras, une bête à vendre sans primes
Le Fin Gras du Mézenc, c'est le choix d'une bête vendue sans bénéficier des primes européennes, alors que les autres vaches permettent aux éleveurs de toucher des primes de la PAC. "C'est un animal qu'on garde trois ans, qui va être abattu et consommé localement, qu'on n'enverra pas en dehors de l'Europe", évoque Bernard Bonnefoy, éleveur aux Estables et président du Fin Gras. Il préfère le terme de respect de l'animal plutôt que de bien-être. Il reste attaché à des élevages à taille humaine où l'éleveur est au coeur de son troupeau, pas à la tête d'une grande exploitation où il emploierait plusieurs salariés.
Une preuve de résilience
Le Fin Gras du Mézenc ressort finalement conforté de la crise du Covid. Avec des consommateurs demandeurs de produits locaux, la résilience est totale. "Pendant la crise, la filière s'est montrée solide et solidaire."