Alors que les Parisiens ouvrent les vacances de février, la neige fait cruellement défaut sur le Mézenc. Aux Estables, on regorge d'idées pour occuper les vacanciers.
Lundi, nous sommes allés traîner nos guêtres dans le village des Estables. En ce début de vacances scolaires de février, la zone de Paris ouvre la période. Une période habituellement faste pour la Station du Mézenc. Mais en ce mois de février 2020, la neige est la grande absente. La semaine dernière, deux nuits ont permis de faire tourner les canons et de fournir de la neige de culture. De quoi recouvrir le front de neige pour l'apprentissage du ski pour les plus petits. Mais les remonte-pentes et les pistes nordiques sont désertes.
Des activités de substitution
On croise quelques vacanciers descendus de Paris et des colonies qui avaient réservé. "Ils viennent quand même. Certes, ils sont un peu déçus du manque de neige mais on propose d'autres activités : la patinoire synthétique de Lantriac, des activités en intérieur, du cani-rando. Et on crée un igloo avec le tas de neige fabriqué", raconte Hervé des Chalets du Mézenc.
Des touristes mais pas d'ambiance
En ce lundi, Gilles Rannou, le gérant de la supérette Vival, s'occupe d'organiser le pot de l'amitié pour les spectateurs installés dans la salle polyvalente à l'occasion du premier spectacle gratuit "Déam'bulles" de la compagnie Lurluberlue (à revoir les 27 février et 2 mars). "Il y a quand même du monde même s'il manque l'ambiance. Certains hébergeurs ont subi des annulations, les restaurants tournent moins, les loueurs de ski sont à l'arrêt. J'ai fait une croix sur la neige en espérant avoir une bonne surprise. On a un vent d'ouest et il paraît que ça n'apporte jamais de neige."
Les moniteurs de ski en effectifs réduits
L'office de tourisme a publié un programme d'activités, mis à jour au dernier moment pour s'adapter aux conditions d'enneigement. Les moniteurs de ski troquent leurs bottes pour des chaussures de randonnée. Sur les 18 moniteurs habituels, ils sont six à travailler. Les autres sont partis offrir leurs services dans les Alpes ou sont au chômage technique, tout comme les saisonniers de la Station.
"Le climat change, c'est évident"
Michel Chanéac, gérant du Bar des Cévennes et du magasin de location de ski à côté, se veut philosophe. "Le climat change, on doit s'y faire. En 2019, une seule grosse chute de neige nous avait permis de faire la saison. Là, c'est une année blanche. Il faut peut-être aller vers un autre tourisme, ne pas s'enfermer dans des investissements coûteux pour produire de la neige. Les gens d'ici, la neige leur importe peu. Mais par contre, l'absence de froid les marque davantage."
Des touristes compréhensifs
Les touristes s'adaptent donc plutôt facilement à la situation. Pas de grogne marquée même si certains étaient venus pour la neige. "On vient voir la famille. On profite de balades, de poney, de visites de fermes, du Lugik Parc. Et on va aller au Puy", témoigne Julie de Paris.
Plus bas sur la place, Simon revient d'une séance de ski pour son jeune fils Basile. "On recherchait une petite station avec un budget raisonnable. L'absence de neige n'est pas gênante. Il reste encore à faire ici, l'offre reste bonne."