Retardée en raison de la crise sanitaire, l'exposition Serpents du musée Crozatier au Puy-en-Velay est sur le point d’être finalisée. Visible à partir du 27 novembre, son contenu a été dévoilé.
Quel est le point commun entre Eve, Héraclès, Cléopâtre et un médecin ? On ne vous fera pas languir plus longtemps. La réponse est le serpent. Le serpent dialogue avec Eve à propos des fruits de l'arbre. Héraclès tua des serpents présents dans son berceau. Cléopâtre aurait mis fin à ses jours avec des morsures de serpents. Et le caducée est l'un des attributs d'Hermès avec la capacité de guérir les morsures de serpents. Médecins et pharmaciens notamment utilisent ce symbole.
Pour son exposition 2021-2022, le Musée Crozatier s'est arrêté aux serpents français avec une collection déjà très riche. Des serpents morts pour plaider pour leur protection aujourd'hui.
Un costume unique en peau de serpent
Le musée Crozatier conserve ainsi la garde-robe en peaux de serpents confectionnée par un vipéricide de Haute-Loire, Jean-Baptiste Courtol, mort en 1902. Fort de cet ensemble unique et extraordinaire, le musée est parti à la rencontre des serpents.
De tout temps, cet animal a suscité l’effroi, le dégoût, la répulsion… Porteur d’une symbolique forte et souvent ambiguë, il est signe de vie et de mort, il guérit et il tue, il apporte la connaissance. Il n’est pourtant qu’un animal paisible fuyant l’homme, indispensable à l’équilibre de la biodiversité.
Un ouvrage complémentaire de 128 pages
L’exposition est accompagnée par un ouvrage qui explore, de manière pluridisciplinaire, les différentes facettes de ce « mal aimé ». Les articles sont complétés par des notices sur des objets peu connus, étonnants et précieux, prêtés par des collections publiques et privées.
Une très riche programmation culturelle propose de nombreux rendez-vous dans l’exposition, en partenariat avec l’ensemble des structures culturelles de la ville du Puy-en-Velay et sur tout le territoire de l’Agglomération qui compte 72 communes.
Mais qui sont ces serpents ?
Celui de la grande Histoire, de la Bible et de la mythologie, qui fait chuter Ève, mord Cléopâtre, tue le Laocoon ; celui de l’histoire naturelle, le musée conservant toute une série de reptiles morts en fluide ; celui de l’histoire populaire enfin, à travers les croyances et les produits pharmaceutiques. Le vipéricide Courtol, décédé en Haute-Loire en 1902 est à l’honneur avec sa garde-robe unique en peau de serpent. Les œuvres exposées sont variées, du vase grec au pot à thériaque, en passant par des pierres à venin, des bijoux, une peinture de Luca Giordano ou encore des créations contemporaines de Niki de Saint Phalle et de Joana Vasconcelos.
Beaux-arts, arts décoratifs, ethnographie, histoire naturelle… ont été convoqués grâce aux prêts généreux d’institutions publiques et de collectionneurs privés. 34 prêteurs au total.
Histoire symbolique et histoire naturelle
L’exposition serpente entre deux grandes thématiques : histoire symbolique et histoire naturelle qui se croisent autour de la pratique des vipéricides. Ces chasseurs de vipères, dont l’activité peut s’interpréter à la charnière entre nature et culture populaire, témoignent de la peur suscitée par les serpents. Aujourd’hui, l’évolution des consciences et la nécessité de respecter la biodiversité conduisent à nous interroger sur ce mal-aimé.
L’Exposition en chiffres
10 mois d’exposition : du 27 novembre 2021 au 18 septembre 2022
80 objets présentés (auxquels se rajoute une collection de 130 spécimens conservés en fluide)
34 prêteurs (musées, galeries d’art, artistes et collectionneurs privés)
11 restaurateurs du patrimoine
450 m² d’exposition répartis dans
3 espaces du musée :
Salle d’exposition temporaire : 250 m²
Espace au sein du parcours permanent : 100 m²
Salle de projection avec des extraits de films à la demande : 100 m²
1 catalogue de 128 pages
9 auteurs
1 exposition itinérante
+ de 200 rendez-vous (visites commentées, balades nature, atelier pour les enfants, théâtre, concerts…)