Jean Rauzy, officier retraité de la gendarmerie, domicilié au Pertuis, s'est intéressé à l’histoire de l’institution dans laquelle il a servi pendant 37 ans. Il fait connaître le déploiement de la maréchaussée et de sa fille la gendarmerie en Haute-Loire dans un premier livre qui en appelle déjà un autre : "Maréchaussée et gendarmerie de la Haute-Loire (1553-1799)".

Très attaché à la Haute-Loire, pour des raisons professionnelles (il a débuté sa carrière à Pinols puis à Brioude) et familiales (il vit entre le Tarn-et-Garonne et le Pertuis), Jean Rauzy, Ariégeois d'origine, est un passionné d'histoire. Encore plus quand elle concerne le corps qu'il a servi pendant près de quatre décennies et son département de coeur. "L’idée de publier mes recherches est venue du livre écrit par mon beau-frère Maurice Perrel, « Le Pertuis dans l’Histoire », faisant état de la présence d’une brigade de gendarmerie dans le bourg. La richesse des renseignements trouvés aux Archives départementales m’ont incité à partager le fruit de mes recherches."

La publication était à l'origine prévue au printemps 2020 pour marquer en Haute-Loire, le 300e anniversaire de la réforme de 1720 à qui l’on doit la création des brigades de gendarmerie, telles que nous les connaissons encore aujourd’hui.

Que raconte ce livre ?

Ce livre "Maréchaussée et gendarmerie de la Haute-Loire (1553-1799)" s'attache à décrire l’implantation de la maréchaussée en Auvergne et Languedoc et ses insuffisances qui entraînent l’apparition, comme en Velay, de prévôts diocésains. Ces fonctions prévôtales, occupées pendant une centaine d’années par de grandes familles ponotes, sont sources de tensions et de querelles avec les magistrats de présidial du Puy. "J’illustre ces mauvaises relations à travers deux affaires survenues au Pertuis ou dans ses environs : l’arrestation de comédiens recherchés pour meurtre, dans une auberge du Pertuis, suivi du jugement prévôtal et de son annulation par le présidial, puis l’attaque de muletiers transportant le revenu de la taille, survenue près du village des Chazes pour lequel le prévôt de la maréchaussée refuse son concours au procureur du Roi.

Quand la maréchaussée devient la gendarmerie

Dans la seconde partie, Jean Rauzy revient sur la transformation, en 1791, de la maréchaussée en gendarmerie nationale et son déploiement chaotique sur le tout nouveau département de la Haute-Loire. Une multitude d’anecdotes permet d’illustrer les difficultés rencontrées : recherche difficile du casernement, insuffisance de la solde, crise des assignats qui plonge les familles dans la misère et empêche les gendarmes de nourrir correctement leurs chevaux. "J’évoque aussi leur participation à la lutte contre le brigandage et la contre-révolution, très active en Haute-Loire, la recherche des conscrits et des prêtres réfractaires, particulièrement nombreux en Velay et dans l’Yssingelais."

Pourquoi recommander ce livre ?

"La gendarmerie fait partie intégrante du patrimoine des Altiligériens", estime Jean Rauzy qui a réalisé un travail singulier et colossal autour de ce sujet. "Pour ceux qui ne connaissent pas la gendarmerie, c’est découvrir son passé pour mieux comprendre les particularités de son implantation et de l’exécution du service. Pour ceux qui connaissent l’arme ou les gendarmes eux-mêmes, ils trouveront dans cette approche opérée par le bas, confirmation du constat national rapporté à des lieux et à des personnes dont les noms nous sont familiers."

Cette monographie s'arrête en 1799. Jean Rauzy s'est déjà plongé dans la suite de cette histoire de la gendarmerie en Haute-Loire.

Tarif : 23 €.