Le destin d’une jeune orpheline battante dans la première moitié du XXe siècle, voilà le propos sensible du premier roman de Christian Vialle. "Le Jeu de grâce", paru chez De Borée, puise dans l'histoire familiale.

L'auteur n'en fait pas mystère. Ce roman fait écho à l'histoire de sa mère. Né en 1953 à Clermont-Ferrand, Christian Vialle a exercé le métier d’éducateur spécialisé avant de devenir directeur adjoint dans un institut-médico-éducatif.

Des souvenirs en embuscade

A la retraite, il vit près du Puy-en-Velay. Libéré des obligations professionnelles, il a "ressenti rapidement l'injonction intérieure de poursuivre le travail d'écriture", débuté par la rédaction d'une nouvelle sur la vie de son père.

D'une jolie plume, sur un bon tempo, il explore dans "Le Jeu de grâce" les déchirures de l'histoire familiale. "Un récit s'est construit, inspiré de faits réels ou imaginés en embuscade depuis toujours dans mes souvenirs."

Une énergie nourrie de colère

Voici le sujet tel que résumé sur la quatrième de couverture : "Recueillie à la veille de la Première Guerre mondiale dans une petite ferme du Livradois avec d’autres gamins de l’Assistance publique, Jeanne se relève de la déchirure de l’abandon grâce à un couple de paysans aimant et cultivé. Bien entourée, elle parvient à apaiser les tourments du passé et à affronter les épreuves de la vie : les années de guerre en l’absence d’un mari prisonnier, les grossesses et l’éducation des enfants dans les conditions rudes de la vie ouvrière. Mais, au fond d’elle, elle ne cessera de s’interroger sur les raisons de cet abandon, gardant au fond d’elle une colère qui, loin de l’anéantir, lui donnera une énergie que beaucoup lui envieront."

Un personnage diablement attachant

Difficile de ne pas s'attacher à cette Jeanne pour laquelle on aimerait avoir le pouvoir magique de rembobiner le fil de l'existence et lui offrir de "vivre dans une belle maison avec de beaux livres, de beaux meubles... recevoir des personnes éduquées" comme elle en rêvait adolescente. Parions enfin qu'à l'heure de refermer l'ouvrage, les plus sensibles auront du mal à retenir une larme.

Une page d'histoire aussi

Au-delà de l'émotion qu'il véhicule, ce roman permet d'approcher le fonctionnement des services de l'Assistance publique dans la première moitié du XXe siècle, d'appréhender le quotidien des familles modestes, paysannes ou ouvrières. Et bien sûr, vous découvrirez ce qu'était "le jeu de grâce" pratiqué dans la cour de récréation...

On ne peut que vous invitez à vous procurer "Le Jeu de grâce" de Christian Vialle paru chez De Borée (18 euros) en le commandant chez votre libraire de proximité pour nourrir agréablement vos soirées de confinement.