Le 22 mai, le conseil municipal d'Aurec-sur-Loire a validé le déclassement d'un tènement au bord du rond-point de la mairie dans l'optique de construire un bâtiment pour y aménager plusieurs locaux commerciaux. Cet aménagement déplaît aux riverains les plus proches. Mais ce local intéresse le boucher du centre-ville.
475 m2 ont été sortis du domaine public dans le but de construire un immeuble de 250 m2 avec l'idée de proposer deux locaux commerciaux. Avant cela, une enquête publique a été menée, une cinquantaine d'observations ont été apportées. 91 % de ces observations étaient défavorables au projet. Elles émanent de voisins, de commerçants, d'Aurécois. Et une pétition a recueilli plus de 200 signatures. "Ce n'est pas le projet qui dérange mais le lieu", font savoir Mmes Freyssinet et Herrero, les deux plus proches voisines. "Des études ont-elles été menées ailleurs. Cet immeuble va masquer la vue. Les élus ont voté sans écouter les Aurécois. De notre point de vue, il y a d'autres solutions possibles." Les riverains ont été rejoints dans leur opposition par l'association Aurec Environnement et Préservons Aurec. "On voit des commerces fermer et on veut en faire deux de plus. Il y a peut-être d'autres lieux. Il n'y a pas eu d'étude de faite ou alors on ne nous la montre pas."
La mairie promet "une place plus belle qu'aujourd'hui"
Claude Vial, maire d'Aurec, estime "qu'on n'a pas de vacance de locaux. Et tous les locaux commerciaux sont petits. Et il se trouve qu'on a une demande du boucher de bénéficier d'une surface commerciale plus grande pour rester à Aurec et gagner en visibilité. Si on ne fait rien, on pourrait nous le reprocher."
Le maire assure : "On va prendre un bon architecte paysagiste. Le challenge est que ce soit plus beau qu'avant. Je rappelle, quand on achète une maison, qu'on achète une propriété, on n'achète pas les paysages et les voisins."
Le boucher pressé de déménager
Le boucher Karim Bine nous confirme son intérêt pour cette future surface commerciale : "Il me reste 8 ans à faire avant la retraite. Mon fils va devenir mon associé, il lui restera 40 ans à travailler. Je suis dans l'ancienne rue du Commerce qui est devenue la rue de la misère. Tous ont fermé autour de moi. J'ai écumé toutes les surfaces existantes et il n'existe rien correspondant à la surface dont j'ai besoin. Le plus grand local disponible était l'ancienne pharmacie mais le local a été repris. Pour investir pour mon fils, soit je trouve un autre lieu en ville, soit je quitte Aurec. Le but d'un centre-ville, c'est d'avoir des commerces, pas de les envoyer dans la zone."
