lundi, 22 mars 2021 13:55

Aurec-sur-Loire : la grève continue chez Interep, les négociations au point mort

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Lundi matin, une assemblée générale a voté en faveur de la grève, entamée depuis jeudi par un débrayage devant l'entreprise Interep à Aurec-sur-Loire.

Devant l'entrée du site, rue de l'Industrie, du bois brûle dans un bidon pour réchauffer les corps bien rafraîchis en ce lundi matin frisquet. Le mouvement de grogne est né jeudi avec un débrayage de 4 heures qui a été suivi d'une grève en bonne et due forme.

Début mars, représentants du personnel d'Interep, des sites d'Aurec-sur-Loire et Leers (Nord), ont entamé une rencontre dans le cadre des Négociations Annuelles Obligatoires (NAO). Les salariés avaient fait remonter des revendications salariales. Les NAO se sont bloquées et les discussions se sont transformées en bras de fer entre les délégués du personnel et la direction.

Les revendications dans le détail

Aujourd'hui, les salariés ont fait la liste de ce qu'ils veulent : 1 € net sur le taux horaire, une prime de 1000 €, une hausse de 200 € de la prime ANCV (chèques vacances), passer la part sur la mutuelle à 70 % au lieu de 60 %, et réévaluer les coefficients (160 à l'embauche au lieu de 150, 180 au lieu de 160 après 5 ans, 190 au lieu de 180 de 10 à 15 ans, et 215 au lieu de 190 après 15 ans).

99 % de la production en grève

"On n'avait rien eu en 2020 mais on l'avait accepté en raison du Covid. On fait un super chiffre d'affaires depuis septembre. L'entreprise revendique d'être le Paul Bocuse du caoutchouc. On aimerait qu'une politique sociale s'instaure", évoquent des représentants du personnel.

La grève concerne 99 % des ouvriers en production (47 salariés) et 4 personnes du laboratoire. L'impact est une baisse de 50 à 60 % de la fabrication. Des intérimaires et des chefs d'équipe permettent de produire.

Le point de vue du PDG Francis Joachim

De son côté, Francis Joachim, le PDG depuis 17 ans, a accepté de donner son éclairage sur ce conflit social au sein d'Interep. Le dernier conflit social datait de 2011. "On négocie en même temps pour les deux sites. Seul le site d'Aurec est en grève. Les syndicats avaient beaucoup de revendications et pour discuter, on s'appuie sur des indicateurs comme l'inflation, l'indice des prix à la consommation. On regarde aussi la concurrence, qui est surtout roumaine. Là bas, le coût est sept fois inférieur. J'étais prêt à envisager des augmentations individuelles. A la deuxième NAO, deux semaines après la première, les syndicats sont revenus avec des revendications encore plus élevées. Chez Interep, les salariés sont bien lotis. L'intéressement leur est très bénéfique. Certains veulent qu'on embauche leurs enfants, c'est bien la preuve que ça paraît intéressant de travailler chez Interep. Ce mouvement est incompréhensible, on se bat pour développer l'emploi ici, on a investi dans des outils neufs de production. On ne peut pas avoir le beurre et l'argent du beurre. La situation de l'entreprise est bonne. L'année 2020 a été plus difficile. En juillet, je pensais terminer sur un résultat négatif mais la reprise au dernier trimestre devrait nous permettre de finir 2020 dans le positif."

Dernière modification le lundi, 22 mars 2021 14:45

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