L'Ehpad Vellavi de Saint-Didier-en-Velay a reçu en urgence samedi 6000 gants pour s'occuper des résidents. Depuis le début de la crise du Covid-19, les soignants et résidents ont appris à s'adapter.

Une crise sanitaire a chassé la crise sociale. A l'Ehpad Vellavi de Saint-Didier-en-Velay, les derniers mois ont été tendus et ont entraîné le départ de l'ancienne directrice.

Un directeur par intérim

Le 13 janvier, Henri Guillet a débuté une mission de six mois à la tête de la maison de retraite désidérienne. "On s'est remis au travail rapidement. Mon diagnostic était qu'il y avait une perte de sens autour de la mission. Les agents étaient dans un process mécanique."

Un changement de rythme de travail

Le Covid-19 est venu mettre le personnel (80 agents) à l'épreuve de la solidarité et de l'entraide. De 7 heures, ils sont passés à des journées de travail de 12 heures. "Ils sont plus nombreux et cela apporte une meilleure qualité de travail", estime le directeur par intérim qui évoque un accord pour aller vers une amplitude de 11 heures, payées 10.

Deux suspicions, aucun cas positif

Si aucun cas positif de Covid-19 n'a été décelé parmi les 97 résidents et 8 handicapés vieillissants, deux suspicions ont amené à une réorganisation. Douze chambres du 2e étage ont été réservées pour les cas. "On a fait le choix de ne pas enfermer les résidents dans leurs chambres mais éviter qu'ils glissent, qu'ils dépriment." Deux services ont été institués midi et soir et permettent la bonne distanciation. "Ils ont des coups de blues parfois mais on est là pour les entourer", fait remonter une soignante.

6000 gants livrés en urgence

Si l'Ehpad gère la crise avec sérénité, le directeur admet que les agents "sont debout sur les pédales". Et manquent parfois de matériel. Mercredi, un SMS de Michel Driot à Laurent Wauquiez a permis d'alerter la Région sur les besoins urgents de gants. 6000 exemplaires ont été apportés samedi soir. "Dîtes moi où vous les trouvez car on n'y arrive pas", signale Henri Guillet. "Il faut 5 gants par résident et par jour, soit 500 gants par jour. Une "lutte délirante" que la Région peut gérer grâce à sa centrale d'achat. 40 000 gants ont été livrés en Haute-Loire.

En terme de tests sur le Covid, l'Ehpad désidérien n'a pas encore été approché. "On sera dans les derniers car on n'a pas eu de cas."