Vendredi soir, le cinéma de Tence accueillait un des temps forts du festival du Fauteuil rouge, la diffusion du documentaire de Caroline Puig-Grenetier "Réparer mon visage".
La réalisatrice stéphanoise est familière du territoire où l'on a notamment apprécié ces dernières années plusieurs de ses documentaires, "Maillot jaune, la quête des braves", "Gino Bartali au nom de la liberté" ou encore "Le Silence des Justes".
Un voyage intime
Ici, celle qui a été marraine du Fauteuil rouge, festival de sensibilisation aux handicaps, aux différences via le 7e Art sur le Haut-Lignon, en 2021, invitait le spectateur à l'accompagner avec "Réparer mon visage", dans "un voyage" plus intime, dont le fil conducteur est son histoire, marquée par la perte de la moitié de son visage, dans un accident de cheval.
Retrouver une confiance envolée
"Un accident qui défigure. Une reconstruction physique. Un parcours de vie pour retrouver une confiance envolée. Un hommage aux pionniers de la chirurgie maxillo-faciale, tel est le voyage que je propose à travers ce film écrit à la première personne, qui entrecroise des expériences humaines, médicales, historiques, et dans lequel, pour la première fois de ma vie, je me mets en scène", détaille Caroline Puig-Grenetier.
Trois femmes à trois âges de la vie
Car le récit est d'abord celui de Caroline Puig-Grenetier, et de sa lente reconstruction après un accident, une ruade de cheval, lui ayant broyé la moitié du visage et qui la privera d'un œil. Sa voix aux accents enfantins raconte les étapes l'amenant à retrouver un visage auquel elle puisse de nouveau s’identifier. Son histoire s'entrecroise avec celle de Jackie Gauthier qui, trente ans plus tôt, percutait la cime des arbres dans son petit avion et a dû réapprendre à vivre avec un visage qui n’est plus le sien. Le troisième témoin, lumineuse, formidable de force de vie, est Ninon Forget. Victime à 17 ans d’une ruade comme la réalisatrice, qui lui a coûté les deux yeux, elle pratique toujours l’équitation en concours, le saut d'obstacles, avec des crieurs.
Des professionnels de la médecine au top
Des éclairages de l’ensemble des professionnels les ayant entourées (chirurgiens maxillo-faciaux, chirurgiens-dentistes, ocularistes, ces spécialistes de la prothèse oculaire) jalonnent ce passionnant documentaire. "C’est un voyage, avec plusieurs étapes, des excursions plus faciles que d’autres, résume le docteur Virginie Prade, chirurgienne maxillo-faciale. Un voyage d’autant plus important que le visage est le vecteur et le réceptacle de nombre de perceptions : celle que l’on a de soi, celle que l’on renvoie aux autres, le médiateur qui va conditionner nos relations avec ceux qui nous entourent."
S'en sortir grandi
Ce récit est aussi celui d'une résilience (une intervention du neuropsychiatre Boris Cyrulnik donne son sens au combat de ces trois femmes). "Quand on traverse des épreuves, on puise au plus profond de nous une force qu’on ne soupçonnait pas. Et on peut s’en sortir grandi", assure Caroline Puig-Grenetier.
Ce documentaire formidable, qui touche, informe aussi, délivre un message positif, les participants au débat prolongeant la séance vendredi espéraient qu'il puisse être largement diffusé, aux jeunes générations comme aux plus anciens tout particulièrement.
Les derniers rendez-vous de Fauteuil rouge
7 octobre, à 20 h 30 au Mazet-Saint-Voy, au Calibert, « Murène » par la Mobile Compagnie, lecture et danse, d'après le livre de Valentine Goby. En partenariat avec La Ligue de l’enseignement. Entrée 12 euros, réduit 8 euros
8 octobre à 17 heures au Cinéma Scoop : projection-débat « Dernières nouvelles du cosmos » (Julie Bertuccelli) sur une poète autiste. Tarif habituel
À 20 h 30 Ciné Tence : projection « L’Énergie positive des Dieux » (Laetitia Moller). Tarif habituel
L'expo "Clémence" jusqu’au 26 novembre
L'exposition "Clémence" de Marc et Catherine Riboud, au Chambon-sur-Lignon, 24 rue Neuve, accessible au public gratuitement du jeudi au dimanche de 14 heures à 18 heures jusqu'au 26 novembre et sur rendez-vous pour les scolaires.
