La population mazetoise a bien répondu à l’appel à la commémoration du 11 novembre 1918.

C’est devant une bonne affluence et la présence du corps des sapeurs-pompiers réunis par l’adjudant Christophe Grillot que Henoc Royer pour les anciens combattants lisait le message de l’UFAC. Lucien Roux adjoint au maire lisait une lettre de Léon Guilhot aux Merles adressée à son épouse le 12 juin 1915 montrant tout le drame humain que cette longue séparation impliquait dans la marche d’une exploitation agricole où tout se faisait à la main.

Voici le contenu de cette lettre :

"Mon épouse bien aimée,

A toi encore aujourd’hui et reconnaissant je viens te remercier de ta bonne lettre de dimanche soir que j’ai reçue hier avec une autre de mon oncle Genest. J’ai été heureux de la parcourir et de savoir tous les détails que tu me narres. J’ai été peiné en voyant que toi aussi à une heure bien tardive, tu étais encore sur pied, pour consacrer tes heures chères au sommeil, à celui que tu aimes et duquel tu es séparé depuis bientôt onze mois. Combien tu devais être fatiguée à la suite du surmenage qui t’avait été imposé et combien tu as dû souffrir aussi ! Mon coeur se déchire en pensant à ta souffrance et de loin je suis avec toi…"

Ce qui est frappant c’est de voir que l’essentiel de sa pensée va à sa femme et ses enfants qu’il plaint et qu’il encourage alors même qu’il reste muet sur sa vie de soldat et sur les malheurs qu’il traverse. Il sera blessé sérieusement un mois plus tard.