mercredi, 10 novembre 2021 09:50

Saint-Jeures honore Evelyne Chazot, première Juste de la commune

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Evelyne Chazot (1883-1968) a reçu à titre posthume la médaille et le diplôme de Juste parmi les nations pour avoir caché et ainsi sauvé une famille juive durant la Seconde Guerre mondiale au sein de sa ferme à Saint-Jeures. C'est la première reconnaissance sur cette commune du Haut-Lignon.

Plus de 75 ans après son acte, Evelyne Chazot est reconnue comme Juste parmi les nations. Ce petit bout de femme, veuve au moment d'entrer dans la Seconde Guerre mondiale, toujours habillée de noir, a offert le couvert, le gîte et une chance de vivre. Fradel et Ruben Zelany, nés en Pologne, émigrent vers la France pour des raisons économiques. Ils se rencontrent à Paris et se marient en 1931. Naissent de cette union deux enfants, Michel en 1932 et Roland en 1937.

Ils habitent Belleville et tiennent un atelier de couture. Ils quittent Paris pour descendre dans le Sud en zone libre. Dans un premier temps, ils vont chez une cousine à Roanne. Michel et Roland sont confiés à une famille contre paiement, ils prennent un faux nom « Fratty », ce qui permet à Michel de continuer à aller à l'école.

Arrivée à Saint-Jeures en 1942

En 1942, la famille quitte Roanne pour venir à Saint-Jeures, en Haute-Loire, territoire protestant.

Les membres de la famille sont chaleureusement reçus par Evelyne Chazot. Veuve depuis 1937, elle habite au rez-de-chaussée d'un logis de trois pièces et vit de l'exploitation et de la location de ses terres à des agriculteurs locaux aux "Gardes".

Cachés pendant deux ans jusqu'à la Libération

La famille Zelany reste cachée chez elle pendant deux ans jusqu'à la Libération. A la fin 1944, la famille retourne à Paris. "Elle a ouvert ses bras et son coeur. Elle connaissait les dangers qu'elle prenait, elle avait une bienfaisance énorme. Je me souviens de son regard quand je glissais sur la neige. Je n'ai qu'un regret : on n'a jamais cherché à la revoir, sans doute pour effacer cette période douloureuse", témoigne aujourd'hui Roland Zelany, qui avait entre 5 et 7 ans.

Jean-Louis Tressol et Evelyne Verrouil sont les arrière-petits-enfants de la Juste. "On savait ce qu'elle avait fait. Mais elle n'en parlait jamais. Pour elle, je pense que ça allait de soi."

La France compte 4130 Justes parmi les Nations, dont 89 en Haute-Loire.

Dernière modification le mercredi, 10 novembre 2021 10:47

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