Jusqu'au 13 novembre, une exposition intrigante, dépaysante, puissante et alerte, réunit les univers d'artistes afghans, sous la houlette de Guilda Chahverdi, au Mas-de-Tence, à l'invitation du festival Après la neige.
"Créer dans l’insécurité, regards sur la création afghane contemporaine", cette proposition du festival Après la neige fait suite à l’exposition "Kharmohra, l’Afghanistan au risque de l’art", qui avait rencontré un vif succès au Mucem de Marseille de novembre 2019 à mars 2020.
Sans héritage
Après la chute des Talibans en 2001, vingt ans de conflits, l’échappée belle, et cependant cruelle, aura été à la fois brève et suffisante pour qu’émerge en Afghanistan une réelle scène artistique. Composée de créateurs souvent autodidactes, ou formés dans des pays d’exil, une jeune génération a pu naître à l'art sans être embarrassée de pesants héritages à assumer... à renier.
Libres et oppressés
Riches de cette formidable liberté, tout en se heurtant à mille difficultés, une insécurité croissante, les attentats meurtriers des talibans, ces pionniers ont libéré leurs expressions avec force et finesse, tissant et détricotant les fils de leurs émotions, croisant mémoire et espoirs, intime et universel.
Un dialogue complexe
C'est un séduisant échantillon d'œuvres représentatives de cette création afghane focalisée sur le complexe dialogue qui se noue entre les artistes et la situation d’insécurité qui est offert au public pour une semaine sur le Haut-Lignon. Dis ainsi, le propos pourrait paraître aride, mais il n'en est rien.
Un écrin ouvert sur l'horizon
Bien sûr, le cliché de Farzana Wahidy d'un buste de femme lapidée s'imprime durablement dans l'esprit. Pour autant chacun pourra trouver son bonheur dans les photos, tableaux... judicieusement mis en valeur dans la salle du Belvédère, aux baies ouvrant largement sur le paysage du Plateau et des Sucs, parsemés de petits volcans éteints.
Pour ouvrir son regard à l'autre
Comme une invitation à ouvrir son regard aussi à l'altérité. Ce que le festival Après la neige promeut avec constance, et singulièrement au fil de cette édition bousculée par la pandémie.
L'exposition est visible tous les jours de 10 heures à 18 heures jusqu'au 13 novembre. L'entrée est libre.
Latif Eshraq, Morteza Herati, Mahdi Hamed Hassanzada, Zahra Khodadai, Farzana Wahidy, Abdul Wahab Mohmand
Prochains rendez-vous du festival
Mardi 9 novembre "True Warriors : Kaboul, les guerriers de l’art", un film documentaire de Niklas Schenk et Ronja Wurmb-Seibel, Allemagne, 2017. ARTE G.E.I.E. 20 h 30 Cinéma Scoop au Chambon-sur-Lignon. 6 € plein tarif, 4 € tarif réduit
Samedi 13 novembre Sangeet Quintet - Ensemble Golshane, direction Massoud Raonaq. Concert de musique soufie des Indes et danse Khatak (ancêtre de la danse flamenca). A 20 h 30 Le Calibert au Mazet Saint-Voy. 12 € plein tarif / 8 € tarif réduit
Samedi 27 novembre Roi du Silence de et par Geoffrey Rouge-Carrassat, Compagnie La Gueule Ouverte. A 20 h 30, à la salle des Arts Saint-Agrève. 12 € plein tarif / 8 € tarif réduit