Samedi 6 novembre au Calibert à 15 heures, la Pulp présente une conférence de Michel Campillo, professeur de géophysique. L'entrée est libre.

"Que nous dit le murmure de la Terre ?", voilà le sujet qui sera exploré par Michel Campillo, professeur de géophysique à l'Université de Grenoble, membre de l’Académie des Sciences.

Le conférencier

Michel Campillo s’intéresse à la fois aux processus responsables des tremblements de terre et aux ondes sismiques qui révèlent la structure de la Terre. Il a étudié les grands tremblements de terre mais aussi les phénomènes de déformation transitoire mis en évidence ces dernières années. Il a proposé des méthodes innovantes pour l’imagerie de la Terre à partir du bruit sismique ambiant et des ondes multiplement diffusées. Ses travaux actuels portent sur le suivi temporel des propriétés mécaniques des roches associées aux déformations tectoniques.

Son intervention développera, à partir de ses recherches, une vision renouvelée de la Terre aux courtes échelles de temps.

La magie des ondes

La surface du sol vibre en permanence (le bruit ambiant) du fait des vagues dans les océans, de l’atmosphère et de l’activité humaine. Peut-on utiliser ces signaux continus aujourd’hui disponibles pour étudier la structure de la Terre ? Pour répondre positivement à cette question, nous ferons un détour par la "magie" des ondes : réciprocité, renversement du temps, et montrerons comment simplement reconstruire des enregistrements virtuels entre deux stations, c’est-à-dire le signal que l’on observerait à l’une si une source concentrée était présente à l’autre. Cette approche a permis d’explorer de nombreuses parties du globe.

La pérennité du bruit permet de mesurer des variations des roches en profondeur sur des temps très courts. On découvre alors que la terre change rapidement (on parle ici de jours, de semaines) et de façon mesurable.

Accompagner la nécessaire transition énergétique

Notre Terre est en mouvement avec des processus tectoniques transitoires comme les séismes lents encore ignorés il y a quelques années.  L’effet mesurable des forçages environnementaux (précipitations, charge hydrique ou glaciaire,) ouvre des possibilités d’applications en hydrologie, et en climatologie. L’activité industrielle souterraine induit des évolutions du milieu qui pourront être suivies passivement et accompagner la nécessaire transition énergétique.

C’est un champ entier qui s’ouvre et qui relie différents domaines dans une vision renouvelée de la Terre aux courtes échelles de temps.