Les Rencontres Albert Camus au Chambon-sur-Lignon, débutées vendredi, ont connu leur point d'orgue samedi avec une balade en matinée à "Panelier" au Mazet et la lecture de "La Peste" par le comédien Daniel Mesguich aux Bretchs en soirée.
Malgré la pluie en invitée inopinée, les participants à la promenade animée par Nathalie Heinich entre Le Chambon et "Panelier" au Mazet-Saint-Voy n'ont pas boudé leur plaisir. Le but de la balade était la ferme fortifiée qui accueillit les premiers séjours de l'auteur venu soigner sa tuberculose à l'air vif du Plateau, avec la ressource de la proximité de l'hôpital stéphanois pour y bénéficier de traitements. Là, les promeneurs s'installèrent pour apprécier une lecture par Pascal Riou et Christophe Galland de la correspondance de Camus avec le poète Francis Ponge.
Un séjour austère et productif
L'après-midi s'est poursuivie à l'abri, aux Bretchs par une conférence d’Antoine Compagnon, professeur de littérature au Collège de France, critique littéraire, consacrée à "Camus autour du Chambon". L’occasion de revenir sur la présence d’Albert Camus sur le
Plateau pendant la guerre, intermède entre sa vie algérienne et sa vie parisienne. Albert Camus résida d’août 1942 à novembre 1943 au Panelier, à quatre kilomètres du Chambon-sur-Lignon. Venu d’Algérie la brûlante, il découvrit une nature inconnue de lui. Il y travailla, lut, écrivit. Son séjour fut austère, mais productif, et préluda à son engagement dans la Résistance.
Une lecture par Daniel Mesguich
Une table ronde prolongea l'après-midi explorant la question "Littérature, acte de résistance?". Enfin, en soirée, un moment très attendu. Le comédien que l'on ne présente plus Daniel Mesguich livra, devant un auditoire séduit, une lecture magistrale de "La Peste", dont Albert Camus rédigea une première version lors de son séjour à "Panelier" au Mazet.
C'est ici aussi justement qu'il écrivit "Le Malentendu" que dimanche 4 juillet, à 20 h 30, aux Bretchs, les comédiens de l'Ama-Théâtre donneront. Cette pièce traite de l'exil, de la solitude, du désespoir, de l'incommunicabilité et de l'enfermement. Un spectacle à libre participation.
