Ouvert en 1938 et fermé depuis 2014, transformé en parc artistique, l'ancien Collège Cévenol a fait l'objet cet été de trois visites pour comprendre l'histoire et l'identité de cet établissement scolaire atypique.
Pour cette découverte du Collège Cévenol, Nathan Roumezi, agent d'accueil et de médiation du Lieu de mémoire, a pu s'appuyer sur deux mémoire locales, en les personnes d'Antoine et Josiane Escotte. Anciens élèves, ils y ont par la suite travaillé en s'occupant de l'internat.
Sur le terrain
Après la présentation au temple, les participants se sont rendus sur le terrain du Collège Cévenol pour une découverte des lieux et de l’histoire.
Après la guerre et l’acquisition de la ferme de Luquet, l’Ecole Nouvelle Cévenole se transforme, devient le Collège Cévenol International et se développe sur son site, avec l’aménagement de Luquet et la construction des « baraques », importées de Suède grâce à l’appui des Amis américains du Collège Cévenol et montés sur place grâce, notamment, aux dizaines de jeunes de toutes nationalités qui ont participé aux camps du Service Civil International organisés au Chambon dans les années d’après-guerre.
Une visite du site
Ensuite, les participants ont entendu un rapide exposé sur la chronologie du Collège et des bâtiments et ont effectué une visite du site au cours de laquelle ont été mises en avant l’ouverture de cet établissement avec l’absence de murs et clôtures voulue par les fondateurs, l’ouverture à l’autre et à sa culture et où ont été illustrés par de multiples anecdotes la réalisation de la volonté des créateurs d’une « Ecole Chrétienne Internationale pour la Paix ».
Edouard Theis, un directeur emblématique
L'histoire a commencé en 1938. Arrivé en 1934, le pasteur André Trocmé souhaite créer un établissement scolaire pour accompagner les enfants du Plateau après l'école primaire. Il s'inspire de l'école des Roches en Normandie et d'une école dans le Piémont, et convainc le maire Charles Guillon de créer l'Ecole nouvelle cévenole. Edouard Theis est recruté comme directeur, il y restera jusqu'en 1964.
18 élèves en 1938, 350 en 1945
De 18 élèves la première année, les effectifs grimpent rapidement alors que commence la Seconde Guerre mondiale et que le Plateau Vivarais-Lignon devient terre d'accueil pour les enfants juifs et les citadins. Ils sont 40 en 1939, 200 en 1940, 250 en 1941, 350 en 1945.
Cette école sans les murs s'est d'abord installée dans les locaux annexes du temple, en face de l'école élémentaire. Et dans une dizaine de maisons et d'hôtels du village. Ce sont alors les professeurs qui vont à la rencontre des élèves en différents points du Chambon.
Installation sur le site définitif après la guerre
Une fois la guerre terminée, le Collège Cévenol prend possession de la Ferme de Luquet, là où on le connaît. A partir de 1970, l'établissement passe sous contrat avec l'Etat. Sans perdre son identité singulière : ouverture à l'international, tolérance, pacifisme et liberté.
