dimanche, 09 août 2020 07:51

Un documentaire sur un Juste italien, champion de vélo, tourné au Chambon-sur-Lignon

|Jean-Louis Millard, qui a fait du vélo, en tenue d'époque au côté de sa fille||| |Jean-Louis Millard, qui a fait du vélo, en tenue d'époque au côté de sa fille||| ||||

Gino Bartali. Pour les amateurs de vélo, ce nom parle forcément. Ce cycliste italien a réussi à gagner le Tour de France deux fois, à dix ans d'intervalle, en 1938 et 1948. Il reste encore le seul à avoir réaliser cette performance aujourd'hui encore.

Mais ce qui est resté caché pendant des décennies, c'est l'action du champion italien, catholique convaincu, en faveur des juifs persécutés pendant la Seconde Guerre mondiale. Le champion va acheminer à bicyclette de faux papiers, cachés dans le cadre de son engin, à ceux qui ont trouvé refuge dans des couvents, parfois à plus de 300 kilomètres de sa résidence toscane. Il ne s'en est jamais vanté. En 2013, treize ans après sa mort, il a été reconnu Juste parmi les Nations grâce à moults témoignages.

Didier Roustain dans la peau de Gino Bartali

Caroline Puig-Grenetier, à qui l'on doit notamment "Maillot jaune, la quête des braves" en 2019 et qui prépare un autre film "Le Chemin des Justes", a écrit et réalisé ce documentaire "Gino Bartali au nom de la liberté". Elle aurait dû tourner en Italie, dans la région de Gino Bartali. Mais le confinement a bouleversé ses plans. Elle s'est finalement posée au Chambon-sur-Lignon, une commune qu'elle connaît bien pour y avoir passé ses vacances pendant son enfance. Elle s'est appuyée sur un ami d'enfance, Didier Roustain, ancien cycliste régional qui tient aujourd'hui un commerce de motoculture dans le village.

Des scènes reconstituées au Chambon

Ce documentaire alterne entre des images d'époque et des scènes d'illustration tournées par Didier Roustain, en tenu d'époque, en noir et blanc. On reconnaît l'église de Saint-Voy, les paysages du Plateau Vivarais

Ce document permet de découvrir le réseau chrétien italien engagé contre la barbarie nazie. Il retrace le destin de celui qui est connu comme le cycliste ayant sauvé 800 juifs. C'est au moment où Mussolini instaure les lois raciales fascistes de 1938, que le cycliste Gino Bartali gagne son premier Tour de France.

Il refuse de faire le salut fasciste

Mussolini en personne lui a demandé de participer à la grande compétition sportive afin d’asseoir la supériorité italienne, après la victoire de l'équipe nationale lors de la Coupe du monde de football qui se déroule également en France. Mais Bartali, s'il obtempère, ne fait pas le salut fasciste lors de sa victoire au Parc des princes, contrairement aux footballeurs qui arborent le maillot noir.

Dix ans plus tard, il regagne le Tour. Comme un miracle, alors que l'Italie vacille, il refait son retard au classement général en bouchant 20 minutes de retard sur Louison Bobet. Il voulait apporter de bonnes nouvelles à son pays.

Dernière modification le dimanche, 09 août 2020 22:28

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