Le suspension temporaire des marchés alimentaires dans les villages, les règles strictes appliquées depuis leur réouverture et le confinement dans son ensemble entraînent une consommation inégale. Nous sommes allés prendre la température samedi sur le marché du Chambon-sur-Lignon.
Si on est encore loin des grands marchés d'été où la grande place des Balayes est noire de monde, le marché de samedi sonnait creux. Ils étaient douze marchands, et pas un de plus. "Vous avez vu toute cette place, franchement, on pouvait encore en mettre quelques autres sans gêner les gestes barrières", s'agace Pierre-Louis Sarda au nom de tous ses collègues forains qui n'ont pas pu déballer.
Les magasins de producteurs font le plein
Cet éleveur de cochon de Saint-Jeures n'a pas à se plaindre. Il n'a pas été privé de marché (il est le lundi à Saint-Agrève et le samedi au Chambon) et la demande est grande dans les trois magasins de producteurs qu'il livre à Monistrol-sur-Loire (Panier paysan) et dans la Loire. "On a du mal à suivre d'ailleurs. Les gens achètent, ils font des réserves."
Pas de promeneurs, que des acheteurs
Plus loin, Jean-Philippe et Isabelle Valentin, d'Yssingeaux, servent les clients. Pas question que quelqu'un d'autre qu'eux touche les légumes. L'échange d'argent se fait dans une boîte en plastique. "C'est la saison où on doit vendre. Dans les champs, sous les serres, ça pousse. Et on a des salariés." Le maraîcher voit un avantage : "On n'a aucun promeneur. Ceux qui viennent, ils achètent !"
Dans les rangs des visiteurs, quelques Chambonnais portent un masque sur le visage. On surprend un petit groupe à discuter. Mais dans l'ensemble, les consignes sont respectées. La mairie a installé des barrières Vauban devant chaque stands avec un cordon de sécurité.
Pas de plants pour le jardin
Jean-Claude, fidèle client, est énervé. "Pourquoi les horticulteurs ne peuvent pas venir ? C'est quand même la saison pour planter. Je risque bien plus de choper le comique 19 (sic) en allant au supermarché qu'en venant faire mon marché !"
