vendredi, 29 novembre 2019 17:38

Tence : elle est privée de tout contact avec sa fille depuis un an

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Depuis le 5 décembre 2018, la Tençoise Sandrine Volle n'a plus revu sa fille aujourd'hui âgée de 11 ans. Un collectif soudé l'accompagne dans ce combat. Un avocat spécialisé des Bouches-du-Rhône la conseille depuis quelques mois.

Vendredi après-midi, le rendez-vous était donné sur les marches du Palais de justice au Puy-en-Velay. Lasse de ne pouvoir être entendue, Sandrine Volle accompagnée de son avocat marseillais Michel Amas et de ses soutiens locaux, a une nouvelle fois médiatisé sa situation "dans l'objectif de faire sortir ma fille du cauchemar".

"J'écris deux lettres par semaine sans savoir si elles arrivent à ma fille. C'est le seul contact que l'on m'autorise."

Les actions chocs reprochées à la mère

En décembre 2018, cinq mois après le placement de Marine dans un foyer au Chambon-sur-Lignon, le tribunal décidait la suspension de tout droit de visite maternel. Depuis la situation n'a pas évolué d'un iota.

En juillet 2019, le juge a confirmé la mesure pour un an en s'appuyant sur le rapport de l'Aide sociale à l'enfance. Mme Volle n'est pas considérée comme une mère indigne mais comme une mère "momentanément fragile qui met son enfant en danger". 

Pour Sandrine Volle, le seul grief "se résume à avoir une relation trop fusionnelle avec ma fille."

Dans le jugement, il est reproché en particulier à la mère sa grève de la faim sur la place du Breuil, les manifestations de protestation, les sollicitations auprès de la sous-préfète et le président du Conseil départemental. Il est fait état d'un souhait de l'enfant de résider près de son père et d'intégrer un collège de la Drôme. Père chez lequel Marine se rend un week-end sur deux.

Une proposition de loi formulée par l'avocat

Cette affaire s'inscrit dans un contexte national de mise en cause des modes de fonctionnement des services sociaux et judiciaires autour de l'enfance en danger. Pour l'avocat de Sandrine Volle, Me Michel Amas, le problème vient des manques de moyens dont bénéficie l'institution judiciaire. "C'est très lent car la justice n'a pas de moyens. Le juge ne dispose pas du temps nécessaire pour enquêter, tout repose sur l'avis de l'ASE. Dans 90 % des cas, le juge homologue l'avis de l'ASE. En tant qu'avocat, on a accès au rapport uniquement le matin de l'audience. Je n'ai aujourd'hui aucun moyen légal pour générer une nouvelle décision du juge. La solution est de faire modifier la loi et j'ai fait une proposition de loi cet été pour faire avancer la situation de Mme Volle et de toutes celles qui sont dans le même cas."

Le 25 octobre dernier, l'association Pour Le Bonheur de Marine (qui accompagne Sandrine Volle dans son combat) a décidé de porter plainte contre l'ASE pour "non respect des liens familiaux, des droits de l'homme et de l'enfant".

 

Dernière modification le samedi, 30 novembre 2019 11:19

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