mercredi, 24 juillet 2019 19:14

Le Chambon-sur-Lignon : Vincent Barré et ses stagiaires marient sculpture et nature

Vincent Barré et Ming La.||Vincent Barré||||||||||Vincent Barré,|||| Vincent Barré et Ming La.||Vincent Barré||||||||||Vincent Barré,|||| Photo La Commère 43||Photo La Commère 43||||||||||Photo La Commère 43||||

Vincent Barré, sculpteur, anime un atelier au Parc International Cévenol au Chambon-sur-Lignon, Les travaux de ses huit stagiaires chinois feront l'objet d'une exposition ouverte au public avec un vernissage vendredi 26 juillet à 15 heures.

L'artiste français de solide renommée, Vincent Barré, anime, depuis le 15 juillet, un atelier, un workshop selon l'anglicisme en usage, pour huit personnes venues de Chine, étudiants en arts plastiques, professeurs, architectes... au Parc International Cévenol (PIC) au Chambon-sur-Lignon.

« Ma venue ici s'explique par une amitié nouée avec Sissi Lei et Fan Zhe, les propriétaires du PIC », signale Vincent Barré qui a réalisé des œuvres dans le parc de Shunde à Ronggui, Guanzhou avec la fondation P’Art sino-française en 2015.


Marier sculpture et nature

Le fil conducteur de ce stage est le mariage de la sculpture avec la nature, en veillant à respecter l'environnement et en prenant en compte la dimension éphémère, à très court ou à moyen terme, de l’œuvre. Une évidence sur un site tel que celui du PIC, niché entre prairie et forêt, traversé par des sentiers de promenade. Mais une évidence qui bouscule un certain nombre d'acquis des participants.


Sortir de l'art académique

Vincent Barré développe : « Je connais la Chine et notamment la tendance qui prévaut chez cette grande puissance à privilégier les sculptures figuratives, monumentales. J'avais envie de permettre aux participants de sortir de l'art académique. Ici, c'est volontairement une rupture avec ce qu'ils connaissent pour la plupart. »


Revenir aux gestes simples

« Ils doivent travailler seul, sans assistant, sans équipements techniques, avec leurs moyens, revenir aux gestes simples, utiliser des matériaux trouvés essentiellement dans l'environnement. Il faudra laisser le site propre, sans polluer la nature. Les œuvres, une fois installées, ont vocation à rester sur place, et disparaître avec le temps, naturellement. »


Sortir de sa zone de confort

Des consignes qui semblent enthousiasmer les participants, même si une phase de perplexité a marqué les premiers moments de leur cheminement. Ainsi pour Ming La, 37 ans, ancien militaire, professeur de dessin de collège en Chine. « Cela m'a demandé beaucoup de réflexion pour dépasser mes représentations figuratives et atteindre un raffinement mental supérieur. J'ai vécu une sorte d'insomnie hyperactive me retrouvant au petit matin en train de faire des croquis dans ma tête. »


Un écho à l'histoire du lieu

On lit dans l'installation attachante de Ming La comme un écho de la première phase de son existence, croisée avec celles des internes de l'établissement scolaire emblématique devenu le PIC. En contrebas de l'ancien four à pain, à proximité du restaurant et de la salle François-Lods, il a redonné vie au mobilier usé de l'internat du collège Cévenol. Le lit, l'armoire avec ses graffitis, la chaise, la table basse, sont garnis de bûches de chêne soigneusement empilées. Au carré.


Un mobile, un serpent de papier...

Ailleurs aussi, les travaux en cours témoignent d'un éclectisme revigorant.

Sous l'ancien abri à vélo devant le Batisco, le vent joue avec un gracieux rideau mobile dansant sur un foyer soigneusement tracé, une bougie en son centre laissant imaginer un hommage aux anciens, aux disparus... Dans le pré, un serpent de papier s'offrira aux caprices d’Éole.


Pommes de pin, graminées, digitale...

Dans les salles de cours, ici des lambeaux d'étoffe s'entrelacent, là des pommes de pin s'agrippent à des graminées...

A côté, des plantes récoltées alentours, digitale pourpre, scabieuse, pissenlit... sèchent entre les pages des beaux gros livres du CDI abandonné, tandis que Noémie les croquent patiemment avant de les enluminer d'aquarelle...


Nid d'écorces, voûte de branches...

A deux pas, un nid fabuleux fait de branchages, d'écorces prend corps. Dans la forêt à l'arrière du bâtiment, de jeunes hêtres graciles se prêtent au tressage pour dessiner une voûte. Aux abords du gymnase, des totems érigés, faits de rondins de bois empilés, dont les yeux grands ouverts surprennent le promeneur.

Toutes ces créations s'offriront au regard du visiteur au fil des saisons au PIC. Le vernissage est prévu vendredi 26 juillet à partir de 15 heures, en présence de Vincent Barré. L'entrée est libre.

Dernière modification le mercredi, 24 juillet 2019 19:40

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