Après l'incendie qui avait détruit 5000 m2 le 4 septembre à Retournac, un jeune pompier de la caserne locale aurait été confondu et aurait avoué être à l'origine de ce feu de végétation. En attendant la réponse judiciaire, selon une révélation du Progrès que nous sommes en mesure de confirmer, le SDIS 43 a décidé de radier le jeune pompier.
Ce jour-là, un mardi, en fin de journée, un feu de végétation s'était déclaré près du bourg de Retournac, détruisant 5000 m2 et menaçant plusieurs maisons. Des riverains avaient d'ailleurs été évacués avant de pouvoir rejoindre leur habitation.
Une voiture repérée
Des témoignages évoquant des pétards ou des tirs d'artifice avaient permis de cibler une voiture, une "Clio", retrouvée plus tard et contrôlée. Dans cette voiture se trouvaient deux jeunes femmes et un jeune majeur. Ce dernier, pompier volontaire à Retournac depuis le début de l'année après avoir fait ses classes chez les Jeunes Sapeurs-Pompiers, avait retenu l'attention des gendarmes.
Une procédure administrative en complément du judiciaire
Placé en garde à vue par la suite, il aurait reconnu les faits pour cet incendie, évoquant "un geste involontaire". Alors que l'enquête judiciaire se poursuit et que la présomption d'innocence doit être respectée, le SDIS 43 a aussi engagé une procédure administrative, d'abord par l'intermédiaire d'une suspension d'activité, puis une convocation devant le conseil de discipline, qui a choisi de radier de façon définitive le pompier.
Le colonel Frédéric Robert, directeur du SDIS 43, s'en explique. "Il a eu un usage inapproprié de matériel pyrotechnique. C'est une faute grave. En tant que pompier, il ne pouvait pas ignorer la dangerosité. On était encore dans une période de sécheresse et de risque élevé de feu de forêt. Il a été entendu, il a indiqué un geste involontaire. Il affichait un engagement et une passion élevés mais le conseil de discipline a considéré qu'il devait être radié de nos services."
"Une réponse rapide, proportionnée, juste"
Comment le centre de secours de Retournac a-t-il traversé cet épisode ? Selon le colonel, "c'est toujours contrariant pour une caserne de découvrir qu'on a peut-être un pompier pyromane dans ses rangs. L'affaire a été rapidement digérée car nous avons eu un traitement rapide, proportionnel et juste. La radiation reste heureusement rare. Dans l'histoire des pompiers, il y a toujours eu des pyromanes, c'est dans la nature humaine. Même si on essaie de s'en prémunir au moment du recrutement, les filtres ne fonctionnent pas toujours à 100 %".