L'ancien président de 2016 à 2021 a reconnu avoir détourné de l’argent de l’AAPPMA du Puy. Plus de 40 000 € sont concernés, le prévenu a contesté les montants mardi lors de son procès.

Aujourd’hui âgé de 66 ans, l’ancien président de la société de pêche du Puy-en-Velay était appelé à comparaître ce mardi devant le tribunal judiciaire du Puy-en-Velay.

Adhérent à la société, il avait accepté de s’engager et de prendre la présidence dans une période délicate de l’association, amenée à devoir licencier son dernier salarié.

Des anomalies de trésorerie, des dépenses non justifiées

Mais au-delà de son investissement personnel en tant que bénévole, il s’est accordé certaines libertés dans la gestion comptable de l’AAPPMA ponote. Ce sont deux dépôts de plainte en février 2022 qui ont abouti à une enquête et des poursuites pour abus de confiance. Plongés dans le rouge, les comptes financiers ont laissé apparaître des anomalies de trésorerie, des dépenses non justifiées en Haute-Loire et ailleurs, un achat-revente de voiture, de l’alimentation, des notes de restaurants, d’habillement, de soins du corps, de loisirs et de jouets. « La régularité des comptes était assurée par vous en personne. Votre femme était trésorière sans le savoir », fait savoir la présidente du tribunal.

"J'ai usé et abusé"

Le prévenu reconnaît les faits : « J’ai usé et abusé, j’ai fait n’importe quoi, je n’ai aucune excuse. Le monde de la pêche ne méritait pas ça. »

S’il reconnaît les faits, il conteste le montant du préjudice, supérieur à 40 000 €. Lui chiffre à 24 000 €. « On a été trahis », témoigne à la barre l’actuel président Sylvain Darbousset qui était déjà membre à l’époque. « On était présent, il n’était pas seul contrairement à ce qu’il dit. Des documents de comptabilité ont été falsifiés. L’association s’est retrouvée dans le rouge, l’association de 2000 membres a failli disparaître à cause de cette histoire. »

"Le préjudice moral aussi important que le financier"

Le directeur de la Fédération de pêche, Florian Chopard-Lallier, prend aussi la parole. « Il a profité des failles qui existaient. Le préjudice financier est important, le préjudice moral est tout aussi important. L’image de la pêche en prend un coup. »

Un débat sur le montant du préjudice

L’avocate des parties civiles a réclamé 55 000 € pour l’AAPPMA et 5000 € pour la Fédération. Le parquet a plaidé pour 12 mois de prison avec sursis et 5000 € d’amendes. Quant à l’avocate du prévenu, elle estime « qu’il a confondu ses moyens de paiement personnels et ceux de l’association. Il doit assumer les conséquences et il les assume, il est là aujourd’hui devant le tribunal. Mais il n’est pas l’escroc qu’on présente, il a dérapé ».

La décision du tribunal a été mise en délibéré. Réponse le 30 janvier 2024.