lundi, 10 décembre 2018 20:05

Violences devant la préfecture du Puy : trois autres manifestants poursuivis devant le tribunal

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Trois autres manifestants étaient poursuivis lundi devant le tribunal correctionnel du Puy. Deux affaires ont été renvoyés, le troisième prévenu a été condamné à de la prison ferme pour les faits du samedi 1er décembre.

Trois comparutions immédiates étaient présentées lundi au tribunal du Puy dans le cadre des violences commises au Puy en marge de l'action des Gilets jaunes.

Des faits qui remontent au 1er décembre pour les trois dossiers et non au dernier samedi de mobilisation.

Deux affaires renvoyées au 14 janvier

Une première demande de renvoi a été formulée par un prévenu arrivé menotté. Ce Ponot de 39 ans, sans emploi, sous curatelle, bénéficie de l’allocation aux adultes handicapés (AAH). Le 1er décembre dernier, il portait un masque à gaz et aurait jeté des pierres et des canettes sur cinq policiers dont l’un a reçu une ITT de 7 jours. Son avocat a demandé le renvoi (obtenu de droit) pour obtenir une expertise psychiatrique.

La demande de détention provisoire demandée par le Parquet a été suivie par le tribunal. Le procès est programmé le lundi 14 janvier à 14 h 30.

Une autre demande de renvoi a été formulé pour un Ponot de 44 ans, placé en détention provisoire depuis vendredi. Il est poursuivi pour avoir alimenté un feu devant la grille de la préfecture et avoir blessé un gendarme (ITT de 10 jours) en lançant le contenu d’un pot de fleur.

« Je n’ai pas participé à la mise à sac de la préfecture », se défend le prévenu. « Ce week-end, il était en prison, il n’a pas participé aux nouvelles violences », argumente son avocate pour éviter le placement en détention provisoire.

Le dossier passera devant le tribunal le 14 janvier. D’ici là, le prévenu sera maintenu en prison.

Le prévenu nie les faits

Troisième et dernière affaire du jour, il s’agit d’un Ponot de 36 ans pour lequel aucun renvoi n’a été demandé. Lui aussi a participé aux actions du 1er décembre et a été arrêté samedi matin à 11 heures en état d’ivresse sur la manifestation.

Trois policiers l’ont formellement reconnu en train d’alimenter le feu, de briser la caméra de la préfecture avec un madrier et de passer ce même madrier à travers les grilles de la préfecture pour tenter d’atteindre les forces de l’ordre. Il lui était aussi reproché d’avoir lancé des projectiles sur ces mêmes forces de l’ordre.

Le prévenu ne reconnaît qu’un bras d’honneur. « Je regardais », se défend-il. « Ce serait donc une machination des policiers ? Il y a pourtant des évidences, des témoignages et des images », lui rétorque le président du tribunal.

Le substitut du procureur est tranchant : « Il y a des lignes à ne pas franchir et ce monsieur a massacré les frontières. Ce n’est pas un gilet jaune mais son profil est extrêmement violent. Il a profité du chaos ambiant pour faire ce qu’il aime : être violent et s’en prendre aux forces de l’ordre. »

L’avocat du prévenu s’attarde sur les faits et demande une peine utile : « Il n’a pas jeté les projectiles tout l’après-midi. On ne le voit qu’entre 13 h 47 et 13 h 52 et encore on ne le voit pas en train de lancer. Jugez-le pour ce qu’il a fait et ne cédez pas à la tentation d’une sévérité excessive. »

Finalement, le tribunal suit les réquisitions du Parquet, à savoir 12 mois de prison dont 3 avec sursis. Un mandat de dépôt a été délivré. En revanche, il n’a pas ordonné d’interdiction de séjour en Haute-Loire.

Dernière modification le lundi, 10 décembre 2018 20:11

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