mercredi, 03 novembre 2021 14:00

Le dessinateur Etienne Davodeau invité de marque à la médiathèque de Saint-Vincent

Crédit Olivier Arnold|Etienne Davodeau  Crédit Olivier Arnold||| Crédit Olivier Arnold|Etienne Davodeau Crédit Olivier Arnold||| ||||

Dans le cadre de la promotion de son livre "Le Droit du sol, journal d’un vertige", paru aux éditions Futuropolis, Etienne Davodeau a fait l’honneur de répondre à l'invitation de la bibliothèque de Saint-Vincent. Après Emmanuel Lepage c’était le deuxième grand rendez-vous avec la bande dessinée.

Dès l’annonce de cette rencontre, les réservations ont fusé. Pendant plus d’une heure Etienne Davodeau a répondu aux questions posées par une spécialiste de la BD, Nelly Arnold qui avait travaillé le sujet avec application et passion.

"Etienne Davodeau est un homme simple, accessible, c’est un conteur qu’on écouterait pendant des heures."


Une BD née d'un défi insolite

D’un défi insolite avec son ami et voisin vigneron est née "Les Ignorants", une BD, sortie en 2011 qui a été vendue à plus de 270 000 exemplaires. 10 ans plus tard l’album est une nouvelle fois réédité et sa couverture relookée. Les livres d’Etienne Davodeau sont souvent le fruit d’une rencontre, d’une aventure humaine. Un homme est mort rend hommage à la lutte ouvrière à Brest au tournant des années 50, un hommage aussi au grand documentariste René Vautier qui avait réalisé un film pour raconter la mort de Mazé, un simple manifestant.

Deux lieux en résonance

Fasciné depuis longtemps par l'art rupestre et par ces dessinateurs des temps anciens, il a eu l'idée de mettre en résonance deux lieux, deux traces, la grotte de Pech Merle dans le Lot, et Bure dans la Meuse. D’un côté nos ancêtres ont laissé sur les parois souterraines des peintures remarquables, de l’autre nous nous apprêtons à enfouir des déchets nucléaires qui demeureront radioactifs pendant des milliers d’années. Cette prise de conscience, cette réalité est juste vertigineuse.

800 km à travers la France

Alors Etienne Davodeau décide de relier par la marche ces deux symboles, ce sera 800 km à travers la France, la diagonale du vide qui traverse une grande partie du Massif Central. C’est un voyage contemplatif, à l’épreuve de la fatigue et de la solitude mais il faut bien cela pour affronter en conscience ce qui se joue là. Cette BD reportage s’enrichit au fil des pages de la parole de spécialistes qu’Etienne Davodeau décide d’inviter au cours de sa randonnée. Des chercheurs, des scientifiques vont s’entretenir avec lui, évoquer la question des sols, du nucléaire, de la matérialité du papier, du langage…


Qu’allons-nous laisser à nos descendants ?

La BD offre la possibilité d’inviter sur le chemin toutes ces voix qui nous instruisent, nous amènent à nous interroger avec plus d’acuité. On a l’impression nous aussi de faire la route avec lui, de dérouler notre duvet sous la voix lactée à deux pas du Lioran, et on a besoin de ces pauses pour reprendre notre souffle. De belles pages silencieuses alternent avec des échanges denses et passionnants. En fermant le livre on a conscience d’appartenir à cette génération qui a une énorme responsabilité. Qu’allons-nous laisser à nos descendants ?

Dernière modification le jeudi, 04 novembre 2021 09:16

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